
Roland Schott est oncologue médical. Il exerce à l'Institut de cancérologie Strasbourg Europe et s'occupe principalement des cancers bronchiques. Depuis une vingtaine d'années, il siège au conseil d'administration du GFPC. Cette année. Depuis 10 ans il chapote la GFPC Academy, anciennement la GFPC formation donc il tutore, chaque année un groupe de cinq jeunes médecins qui, ensemble, vont produire un travail de recherche à présenter à l’ACOS à Chicago.
What’s up Doc : Qu’est-ce que le GFPC ?
Rolland Schott : Le GFPC (groupe français de pneumonco-cancérologie) est un groupe coopérateur de médecins sur tout le territoire qui regroupe 100 hôpitaux : des CHU, des hôpitaux privés, des centres hospitaliers généraux, ou des centres de lutte contre le cancer.
Nous avons aussi collaboré avec des Espagnols ou des Anglais dans le cadre de recherches internationales. Notre principal objectif est la recherche biomédicale notamment les essais cliniques et thérapeutiques, épidémiologiques, pharmacologiques et médico-économiques.
En quoi consiste la GFPC Academy ?
R.S : On a une mission d'enseignement pour nos jeunes. C’est ainsi que, sous l'impulsion de mon prédécesseur Dr Gilles Robinet, nous avons créé la GFPC formation.
Le but est de recruter des jeunes qui s'intéressent à la fois au traitement du cancer bronchique et à la recherche & développement de nouveaux protocoles. Nous, on les accompagne, on les coache.
Ces jeunes choisissent un sujet qui les intéressent. On valide avec la pertinence. Puis, on les accompagne dans la réalisation.
Le but est de présenter une synthèse de leur sujet au plus grand congrès international de cancérologie qui se déroule aux États-Unis, à Chicago : l’ASCO. La synthèse est aussi ensuite publiée sur le site internet du GFPC.
Chaque année, ce sont cinq jeunes qui font partie de la GFPC Academy. Pourquoi cinq seulement ? Comment les recrutez-vous ?
R.S : Nous nous sommes limités à cinq jeunes médecins pour des raisons à la fois budgétaire et pour un meilleur encadrement. Plus ils sont nombreux, plus ça demande du travail pour nous. On fait un appel à candidature à partir du mois de novembre. C'est forcément un membre du GFPC qui va parrainer un jeune. On ne veut pas de candidats libres.
Généralement, il y a entre 10 et 15 candidats. La sélection se fait en fonction de l'implication qu'ils ont déjà dans notre domaine, et de leur projet de carrière aussi. On cherche des personnes prêtes à s'impliquer dans la recherche et qui veulent en faire leur carrière.
Une fois sélectionné, on organise une réunion à Paris pour les rencontrer. Chacun se présente, on discute de leur sujet, etc.
Aujourd’hui, que deviennent les anciens membres de la GFPC Academy ?
R.S : Certains ont des carrières très prestigieuses : chefs de service d'un CHU ou d'un centre de cancérologie, certains siègent au conseil d'administration du GFPC... On est très content parce que c’est ce qu’on voulait : donner envie aux jeunes de s’impliquer dans la recherche.
En plus du travail de recherche, un podcast est réalisé.
R.S : C’est la 4e année que nous réalisons ce podcast. L'idée est d'aller encore plus loin et de faire connaître ces jeunes. On les a sélectionnés parce qu’on sait qu'ils ont un avenir brillant, il faut les valoriser. Nous voulons donner aussi envie à d’autres de suivre la même voie.
La première année, nous n’étions pas convaincus de la pertinence du format. Il fallait que ce ne soit pas un monologue, que ce soit vivant. Pour que ce soit plus dynamique, un intervieweur se rend directement chez le jeune pour le retrouver dans son environnement. Ils discutent de son parcours, de ses perspectives de carrières, son exercice, son quotidien...
Constatez-vous des retours positifs ?
R.S : Notre but est d’inspirer des carrières ! Au CHU de Strasbourg, où je travaille, je sais que les internes écoutent le podcast. Certains ne vont pas vouloir se lancer dans la recherche, mais d’autres sont enthousiastes.
Je suis sûr qu'on ne se trompe pas. La GFPC Academy est une bonne chose. Quand je vois nos jeunes travailler avec passion, quand je vois les étoiles dans leurs yeux à l’ACOS à Chicago, je sais qu’ils se sont vraiment amusés. C’est le meilleur retour que je puisse avoir.
Un dernier message ?
R.S : Je dirais qu’il faut que les jeunes s'impliquent dans la recherche, qu'ils ne restent pas des spectateurs. En ce qui concerne le GFPC, c'est un groupe qui est très dynamique. Pour les jeunes de la GFPC Academy, je dirais même que c'est une bande de copains. Ils se sont connus jeunes, ils ont grandi ensemble, ils ont vécu une expérience commune qui les a rapprochés. Il y a un vrai réseau qui se crée, même les plus anciens sont restés amis. Dans la recherche clinique, si on est tout seul on n’arrive à rien. Le partage, c'est ça la force du groupe.