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La diphtérie est une infection bactérienne très contagieuse qui s’attaque aux voies respiratoires dans sa forme la plus grave, parfois mortelle, ou à la peau, qui peut être évitée grâce à un vaccin.
Si la Somalie a amélioré ses taux de vaccination ces dernières années, l’organisation MSF impute la hausse actuelle aux importants déficits de vaccination persistant dans ce pays pauvre et instable.
Plus tôt ce mois-ci, le ministère de la Santé a déclaré avoir enregistré cette année 1 616 cas et 87 décès dus à la maladie, les enfants de moins de 15 ans représentant environ 97 % des cas.
Un rapport de l’hôpital public Demartino de Mogadiscio, publié plus tôt ce mois-ci, décrit la dernière résurgence de cas comme « l’une des menaces les plus urgentes et les plus dangereuses pour la santé publique ».
« La faible couverture vaccinale, l’hésitation à se faire vacciner et les mauvaises conditions de vie favorisent la propagation », a déclaré la coordinatrice médicale de MSF en Somalie Frida Athanassiadis à l’AFP, précisant que la prévention des décès ne peut se faire qu’en garantissant l’accès aux médicaments et aux vaccins.
Il faut vacciner les enfants
Dans certains centres médicaux, les ressources de base – notamment le personnel, l’espace et l’équipement – « sont insuffisantes pour faire face à l’augmentation du nombre de cas ».
MSF a indiqué que si les équipes disposaient initialement d’un petit stock d’antitoxine « d’urgence », celui-ci est désormais épuisé, le ministère de la Santé et l’OMS contribuant à la distribution du stock limité disponible en fonction des besoins.
En juillet, l’ONG Save the Children a également averti que depuis avril, les cas de rougeole, de diphtérie, de coqueluche, de choléra et d’infections respiratoires graves ont doublé, passant d’environ 22 600 à plus de 46 000.
Environ 60 % de ces cas concernent des enfants de moins de cinq ans, a-t-elle indiqué.
« La forte augmentation des maladies évitables par la vaccination est liée aux récentes réductions de l’aide, qui ont impacté la capacité du système de santé à fournir des services essentiels, notamment la vaccination systématique », a ajouté l’ONG.
« De nombreux enfants de mon quartier sont malades, certains hospitalisés », a déclaré à l’AFP Abdiwahid Ali à Mogadiscio.
Anab Hassan, épicière et mère de trois enfants, a précisé que beaucoup étaient « inquiets » face à l’épidémie.
« Une amie a perdu sa fille de 5 ans, atteinte de diphtérie, et plusieurs autres m’ont dit que leurs enfants étaient malades et toussaient », a-t-elle déclaré à l’AFP.
« Nous entendons parler d’enfants malades tous les jours », a-t-elle ajouté.
Avec AFP
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