Quatrième année de médecine générale : Les internes rejettent en masse la rémunération à la prime 

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Neuf internes sur dix rejettent le modèle de rémunération à la prime prévu pour les docteurs juniors de médecine générale (DJA), selon la dernière enquête de l’Isnar-IMG. Un signal fort qui ravive des inquiétudes déjà exprimées sur les conditions de formation.  

 

Quatrième année de médecine générale : Les internes rejettent en masse la rémunération à la prime 

© Midjourney x What's up Doc

 

Pas question de céder quand il est question d’argent. Profitant de l'attente de la publication des textes encadrant la mise en place de la quatrième année d'internat de médecine générale, l’Isnar-IMG a sondé les premiers concernés.

Les résultat de son enquête, rendus publics hier, révèlent un rejet massif du mode de rémunération des docteurs juniors ambulatoires (DJA) envisagé par le ministère, qui repose sur un salaire fixe assorti d'une prime à l'activité. 

« Ce n'est pas tant le chiffre de la rémunération qui nous gène, que le modèle et la philosophie derrière », explique Saga Bourgeois, porte-parole de l'Isnar-IMG. « Est-ce qu'on veut aider les futurs généralistes à prendre en main la réalité de leur métier ? Ou est-ce qu'on veut qu'ils se calquent sur un modèle hospitalier qui n'a rien à voir ? », questionne-t-il. 

Ainsi, 67,8% estiment que ce modèle, qui ne « ne les incit(e) pas à coter leur acte », aura un impact négatif sur la formation, ce qui en fait un « outil anti-pédagogique »

Au contraire, les répondants penchent unanimement (89,4%) pour un salariat avec part variable par rétrocession des honoraires. Un modèle déjà plébiscité par deux rapports d’expertise sur l’application de la quatrième année et largement défendu par les syndicats.

Non à l'hôpital, oui à la PDSA  

Les résultats de l’enquête ravivent également les inquiétudes des futurs DJA sur leurs conditions de formation sur le terrain. 73% des répondants estiment qu’un stage hospitalier, plutôt qu’en ambulatoire, nuirait à leur formation, évoquant notamment un « éloignement du soin primaire » et du mode d’exercice souhaité, ainsi que la crainte de conditions de travail dégradées à l’hôpital. 

Autre signal fort, la grande majorité des internes (86,5%) souhaitent participer, ou participent déjà, à la permanence des soins (PDSA), mais sous réserve de garanties claires sur leur temps de travail, leur rémunération ou encore leur encadrement. 

Les résultats de cette enquête « doivent désormais servir de base pour ajuster les arbitrages à venir », conclut l’Isnar-IMG. « Il ne peut y avoir de réforme réussie sans l’adhésion de celles et ceux qui la vivront », insiste le syndicat, appelant plus généralement à co-construire les politiques de formation des étudiants avec eux. 

Quant à la question du nombre et de la rémunération des maîtres de stages universitaires (MSU), elle reste elle aussi en suspens faute de décrets. « On ne sait pas toujours pas où on en est », malgré une promesse de publication « en ce début de semaine », déplore Saga Bourgeois. « On espère qu'ils sortent rapidement, car on a besoin de rassurer les internes ».

https://www.whatsupdoc-lemag.fr/article/acces-direct-regulation-quatrieme-annee-dinternat-les-generalistes-ne-comprennent-plus-ce

1 353 futurs généralistes aux profils différents ont répondu à l'enquête de l'Isnar-IMG. Parmi eux, plus de la moitié envisagent un exercice libéral pur, près d’un tiers préfèrent un exercice mixte. Le reste n’a pas encore tranché (9,4%) ou souhaite un exercice salarié en ambulatoire (3,1%). 

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