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On le sait et c’est là le nœud du problème, la réforme de 2022 instaure une quatrième année d'internat en médecine générale à partir de novembre 2026, pour mieux préparer les étudiants à l'exercice professionnel et favoriser une transition plus douce vers l'installation libérale ou en structure de ville.
Elle doit aussi permettre d'attirer certains étudiants vers les déserts médicaux.
Mais plus de deux ans après, les étudiants comme les syndicats de médecins dénoncent toujours une réforme « bâclée ». Les textes réglementaires ne sont pas parus, laissant les internes et encadrants dans l'incertitude sur leurs conditions de travail.
Yannick Neuder : « Je peux comprendre qu'il y ait cette grève, il n'y avait pas assez de précisions »
Les internes dénoncent le manque de terrains de stage et d'encadrants volontaires et formés, et l'insuffisance de locaux, craignant de devoir exercer à l'hôpital. L'intersyndicale des internes de médecine générale (Isnar-IMG) appelle à la grève mercredi 29 janvier, pour demander un « report » de la réforme, qui clairement à leurs yeux n’est pas prête.
« Je peux comprendre qu'il y ait cette grève. Il n’y avait pas assez de précisions », et « le fait qu'il y ait eu quatre ministres de la Santé en 2024 n'a pas favorisé » la sortie des décrets, a déclaré aujourd’hui le ministre de la Santé Yannick Neuder, lors d'une rencontre avec des soignants et internes dans une maison de Santé pluriprofessionnelle de Châtillon (Hauts-de-Seine).
Il s'est engagé à sortir les décrets « au printemps », idéalement en « avril-mai » ce qui permettra selon lui de « sortir de l'ornière », laissant « 18 mois » de mise en œuvre opérationnelle.
Les décrets préciseront la rémunération des internes, un part fixe et une part variable
Les décrets préciseront notamment la rémunération des internes, qui devrait comporter une part fixe et une part variable, dépendante du « volume » de consultations. Ils seront rémunérés s'ils participent, volontairement, à la permanence des soins (gardes), a-t-il dit.
La fonction de maître de stage sera aussi « avantageuse » financièrement, incitant à la création de lieux de stage, a-t-il avancé.
Il a annoncé le lancement d'un comité de suivi sur la mise en œuvre, et diverses « mesures d'accompagnement » (logement, transports, garde d'enfants, accès aux services sportifs, culturels...), en lien avec les collectivités.
Après avoir rencontré le ministre, deux des trois syndicats représentatifs des internes, l'Anemf et l'Isni, ont suspendu leur appel à la grève. « Mais si dans les prochains mois on n'y arrive pas, que les conditions ne sont pas réunies, on demandera le report », indique à l'AFP le président de l'Isni, Killian L'Helgouarc'h.
Avec AFP