Engagées à l'automne après un premier échec l'an dernier, ces difficiles discussions avaient une nouvelle fois été temporairement suspendues début avril, après des annonces gouvernementales explosives sur les tarifs hospitaliers.
La Cnam souhaite aboutir au plus vite sur cette convention qui doit remplacer un texte datant de 2016.
Thomas Fatôme, son directeur général, a affirmé dans un courrier adressé hier à l'ensemble des médecins libéraux de France que le projet de convention proposé représente "un investissement inédit de l’Assurance maladie, supérieur de 50% à celui de la précédente convention".
Ce matin, lors d'un point presse, Thomas Fatôme s'est refusé à donner la valeur en millions d'euros de ces dépenses supplémentaires en faveur des médecins.
Mais en se basant sur les chiffres affichés par la Cnam lors de la précédente convention en 2016 - 960 millions d'euros pour l'Assurance maladie- les dépenses nouvelles proposées par la Cnam atteindraient 1,44 milliards d'euros.
La consultation à 30€ pour les généralistes est en route
La nouvelle convention doit notamment revaloriser le tarif des consultations des généralistes à 30 euros, contre 26,50 actuellement.
Elle veut créer une "consultation longue" du médecin traitant à 60 euros pour certains patients de plus de 80 ans (une fois par an, dans des cas très particuliers).
Pour les médecins spécialistes, elle prévoit de porter à 60 euros l'avis ponctuel de consultant ; d'autoriser le "cumul" de certains actes avec la consultation et des revalorisations ciblées vers des spécialités en difficulté (pédiatres, gynécologues, gériatres, psychiatres...).
Parmi les points durs qui restent en discussion, figure le calendrier d'application des différentes revalorisations tarifaires prévues par la nouvelle convention.
Les médecins veulent des augmentations de tarifs immédiates, mais craignent qu'elles soient progressives.
Pour les syndicats de médecins généralistes, pas question de revenir sur le rôle pivot du médecin traitant
L'accord n'est pas encore trouvé non plus sur la revalorisation des actes techniques des spécialistes, ou sur le périmètre exact de l'avis ponctuel du consultant (APC).
Le texte actuel ouvre la possibilité pour un spécialiste d'adresser un patient à un praticien d'une autre spécialité, sans repasser par le généraliste.
Si cette phrase reste dans la convention, a assuré la présidente de MG France, Agnès Giannotti, qui réclame "le respect du parcours de soin" et du rôle pivot du médecin traitant.
Les négociateurs des deux parties ont procédé toute la journée, à une revue du projet de convention actuel (168 pages). Ils continuent cette tâche ce soir. La Cnam proposera ensuite demain un texte amendé, avec l'espoir d'obtenir un soutien suffisant parmi les syndicats.
Deux syndicats, MG France chez les généralistes et Avenir Spé Le Bloc chez les spécialistes, sont suffisamment représentatifs pour valider à eux seuls le texte de la nouvelle convention.
Avec AFP