Médecins, votre nouvelle ministre de la Santé est Agnès Buzyn

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Aussi à la tête des Solidarités

Médecins, votre nouvelle ministre de la Santé est Agnès Buzyn

Pas d'Olivier Véran ou d'Arnaud Robinet à la tête du ministère de la Santé. La nouvelle locataire de l'avenue Duquesne (Paris) est la Pr Agnès Buzyn, présidente de la Haute Autorité de Santé (HAS). 

L'annonce d’Alexis Kohler, Secrétaire général de l'Élysée, a surpris tout le monde. La nouvelle ministre des Solidarités et de la Santé est la Pr Agnès Buzyn, à la tête du collège de la Haute Autorité de Santé (HAS) depuis mars 2016.

Comme l’avait promis Emmanuel Macron, il s’agit bien d’un médecin, mais pas celui qu’on attendait. Agnès Buzyn a pourtant un CV médical long comme le bras que What’s up Doc vous rappelle à deux heures de la passation de pouvoirs.

Présidente de l’INCa

L’instance chargée d'édicter les recommandations en matière de pratique médicale la présente ainsi : Agée de 53 ans, désormais 54, Agnès Buzyn occupait, depuis mai 2011, la présidence de l'Institut National du Cancer (INCa).

Une fonction dans laquelle elle a su rester à l’écoute des patients. Notamment lorsqu’elle a mis en œuvre le 3ème Plan cancer 2014-2019 axé sur la lutte contre les pertes de chance face à la maladie. C'est le fameux « droit à l'oubli », dont peuvent désormais bénéficier certains malades auprès des établissements bancaires et d'assurances. Parfois accusé de connivences avec les grands groupes par ses détracteurs, Emmanuel Macron a donc choisi une femme à la main visiblement ferme.

L'hôpital comme maison 

Un autre épisode atteste de cette indépendance. Son opposition farouche à l'assouplissement de la loi Evin décidé dans la dernière loi santé contre l’avis de Marisol Touraine. L'amendement adopté fait une distinction entre la publicité sur les boissons alcooliques et l’information œnologique. Après avoir rappelé au quotidien Le Monde que l'alcool tue 49 000 personnes chaque année en France (dont 15 000 par cancer), elle se déclarait, fin 2015, « surprise » et « très inquiète » de cette volonté de changer la législation. « La loi Evin autorise déjà la publicité sur beaucoup de supports, il serait déraisonnable de l'ouvrir davantage », jugeait-elle.

Côté exercice, Agnès Buzyn vient clairement des établissements de santé. Et l’hôpital est sa maison. Elle a réalisé la majeure partie de son parcours de clinicienne hématologue à l'hôpital Necker (Paris) où elle a été responsable de l'Unité de soins intensifs d'hématologie adulte et de greffe de moelle de 1992 à 2011.

Une dynastie médicale comme Macron

Durant cette période, elle a aussi enseigné l'hématologie et l'immunologie des tumeurs et de la transplantation à l'Université Paris V.  Ses nombreux travaux dans les domaines de la greffe de moelle, de la leucémie aiguë lymphoblastique (LAL) et de la leucémie myéloïde chronique (LMC) ont donné lieu à plus de 150 publications originales dans des revues scientifiques internationales. Bref, Agnès Buzyn est également chercheuse.

Mais une chose compte aussi dans ses activités, et elle le répète souvent aux journalistes : le contact avec les patients. Agnès Buzyn a donc choisi de conserver une activité de consultation d'hématologie à l'hôpital Saint-Antoine de l'AP-HP (Paris). Une passion médicale qui se partage en famille car elle est l'épouse d'Yves Lévy, président-directeur général de l'Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm). Il faut dire que comme le Président, Agnès Buzyn est issue d’une dynastie médicale (1).

(1) Son père, Élie Buzyn, a été chirurgien orthopédique à la clinique du sport Saint-Marcel (Paris). Et sa mère, Etty Buzyn est psychologue, psychanalyste et écrivaine.

 

 

Source:

Bruno Martrette-Gomez

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