L'OMS mise sur la génomique pour endiguer les maladies

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Le monde devrait accélérer l'utilisation de la génomique pour combattre les maladies et diffuser plus rapidement la technologie dans les pays en développement, notamment par des droits de propriété intellectuelle partagés, demande l'Organisation mondiale de la santé (OMS).

L'OMS mise sur la génomique pour endiguer les maladies

Dans un rapport publié mardi 12 juillet, le Conseil scientifique de l'organisation estime que la génomique - l'étude des séquences d'ADN et de la fonction des gènes - pourrait apporter une importante contribution à l'amélioration de la santé humaine.

Le Conseil fait ainsi une série de recommandations visant à accélérer la mise en place de ces technologies génomiques et d'en faciliter l'utilisation.

"Les technologies génomiques sont à l'origine de certaines des recherches les plus révolutionnaires qui se déroulent aujourd'hui", défend Soumya Swaminathan, cheffe scientifique de l'OMS.

"Les avantages de ces outils ne seront pleinement réalisés que s'ils sont déployés dans le monde entier", souligne-t-elle.

Le Conseil présidé par le professeur Harold Varmus, lauréat du prix Nobel de médecine en 1989, a décidé de se concentrer sur la génomique, compte tenu de ses succès dans la lutte contre les maladies infectieuses, les cancers et d'autres maladies chroniques.

"La génomique peut apporter d'énormes contributions à la santé humaine, de l'étude des populations à la recherche d'agents infectieux, tels que le virus qui cause le Covid-19, à la prédiction et au traitement d'une grande variété de maladies, telles que les cancers et les troubles du développement", soutient ce médecin spécialiste du cancer.

Les données de séquençage du génome sont devenues la base de la surveillance mondiale de l'évolution du virus SARS-CoV-2 et de l'émergence de nouvelles variantes de Covid, et ont été utilisées dans le développement de vaccins.

Malgré ses promesses, la génomique comporte aussi ses risques de dérapages

Au regard des bénéfices potentiels, le Conseil estime qu'il n'est pas justifiable, d'un point de vue éthique ou scientifique, que des pays dotés de moins de ressources n'aient accès à ces technologies que longtemps après les pays riches.

Le rapport préconise un accès élargi à la génomique et à ses technologies, en remédiant aux lacunes en matière de financement, d'infrastructures de laboratoire, de matériel et de personnel hautement qualifié.

Le document note que les coûts de ces technologies sont en baisse, mais aussi qu'ils pourraient encore être réduits pour les rendre plus accessibles aux pays en développement.

Une tarification différenciée, des droits de propriété intellectuelle partagés et l'utilisation des bénéfices dans un domaine pour en financer un autre sont autant de pistes qui pourraient permettre de rendre les technologies génomiques plus abordables.

Afin d'étendre l'utilisation de la génomique, le rapport recommande une campagne de promotion active auprès des gouvernements, des entreprises et des institutions.

Malgré ses promesses, la génomique comporte aussi ses risques de dérapages, reconnaît le Conseil.

Il estime donc qu'un système de contrôle efficace et le respect des normes internationales sont essentiels pour promouvoir l'utilisation éthique et légale des informations obtenues grâce à la génomique.

Avec AFP

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