La génétique médicale en plein boom

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Mais pas encore auprès des internes…

La génétique médicale en plein boom

Arrivée 25e sur 30 au classement des spécialités 2016-2017, la génétique médicale peine à percer dans les spécialités les plus prisées. Échanges avec le Pr Didier Lacombe du CHU de Bordeaux, président de la Fédération Française de Génétique Humaine.

 

What’s up Doc. Est-ce que ce manque d’engouement est dû à une méconnaissance de la spécialité ?

Didier Lacombe. La spécialité de Génétique Médicale, créée en 1995 par Jean-François Mattei, est la dernière discipline identifiée en France. Elle reste probablement mal connue des internes en effet !

 

WUD. Quels sont pourtant ses points forts en termes d’attractivité ?

DL. La spécialité est triple : clinique, chromosomique et moléculaire. Il s’agit d’une activité mixte clinico-biologique. Les internes peuvent donc s’orienter vers une activité essentiellement clinique, biologique ou mixte, ce qui fait tout l’intérêt de la discipline.

De plus, la discipline est en plein essor !

 

WUD. Pouvez-vous nous en dire plus ?

DL. Nous vivons un développement technique conséquent : Hybridation Génomique Comparative, Nouvelles Générations de Séquenceurs, séquençage de l’exome, Dépistage Prénatal Non-Invasif… Le développement des techniques de séquençage haut débit nouvelle génération va certainement mettre la génétique au cœur du développement d’une nouvelle médecine génomique. L’implication est déjà majeure dans de nombreuses spécialités médicales. Le besoin de généticiens va d’ailleurs devenir croissant avec la généralisation de ces approches.

Le développement d’une médecine prédictive à visée préventive est un enjeu et un atout de la discipline. Le Plan France Médecine Génomique 2025 vise d’ailleurs à faire rentrer la génomique au lit du patient. De plus, le développement des Plans maladies rares - le 3eétant annoncé en 2017 - a permis la labellisation de Centres de Références dans de nombreux domaines d’expertise dans les maladies rares et le développement en ressources humaines des services de génétique médicale en France par l’octroi de moyens ciblés.

 

WUD. Est-ce que le nombre d’internes formés actuellement permettra de répondre à la demande qui ira en augmentant ?

DL. Cela dépend évidemment de la demande, mais je dirai probablement oui pour l’instant. Actuellement je pense que tous les internes ont un poste et même certains s’exportent dans les pays francophones !

 

WUD. Les nouveaux généticiens connaitront-ils à terme un exercice hors CHU en cabinet de ville ou en clinique ?

DL. Je pense que cela serait une évolution logique qui va dans le sens de l’histoire. C’est déjà le cas pour la génétique biologique et bien sûr, dans d’autres pays.

 

Source:

Alice Deschenau

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