Face aux risques réglementaires, à l'austérité budgétaire et à des systèmes de soins mal en point, l'industrie pharmaceutique pourrait désormais miser sur des innovations qui profiteront au plus grand nombre, précise le panorama annuel du marché de la santé en France publié par le groupe Iqvia, qui recueille et analyse des données médicales.
Ainsi en 2023, les traitements visant à lutter contre les maladies cardiovasculaires, le diabète, Alzheimer et Parkinson, ou encore l'obésité, autant de maladies qui affectent un grand nombre de patients, ont constitué le coeur de l'actualité médicale à rebours des innovations des précédentes années.
Les laboratoires avaient en effet fait le choix dans la recherche et développement de médicaments à destination des maladies orphelines : ces cinq dernières années, 53% des lancements aux Etats-Unis étaient des traitements de pathologies rares, qui coûtent cher, selon Iqvia.
Moins d'innovations par rapport aux années précédentes
Mais "pour réduire les dépenses en santé", la capacité à mettre ces innovations sur le marché risque d'être "plus contraignante, ce qui pourrait remettre les laboratoires sur des maladies générales plutôt que les traitements de niche", estime Yann Rateau, directeur des services conseil et analyses, chez Iqvia.
L'industrie pharmaceutique continue à innover avec 39 nouvelles molécules approuvées par l’Agence européenne du médicament en 2023, nuance l'étude.
Près de 40% des nouveaux médicaments arrivés sur le marché français en 2023 concernent l'oncologie, devant les maladies rares (10%).
"Moins d'innovations ont toutefois été reconnues en 2023 par rapport aux années précédentes", relève Delphine Houzelot, chargée de l'accès au marché chez Iqvia.
Avec AFP