Les psychologues dans la rue contre MonPsy : "Psycho en or, salaire de merde"

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"Un trauma ne guérit pas en 10 fois" : quelque deux cents psychologues se sont rassemblés jeudi place de la République à Paris pour dire "non à la standardisation" mais "oui aux augmentations de salaires" et au "libre arbitre".

Les psychologues dans la rue contre MonPsy : "Psycho en or, salaire de merde"

"Nous sommes contre le dispositif « MonPsy » mis en place par le gouvernement. Les conditions sont trop restrictives pour les patients. Et je trouve cela aberrant qu'ils aient besoin de passer par un médecin", explique à l'AFP une psychologue venue des Pays de la Loire pour cette troisième mobilisation de la profession. Son avis rejoint celui de l’association M3P.

"Et le dispositif ne compensera pas les sous-effectifs dans le secteur de la psychiatrie", ajoute une de ses consoeurs.

Emmanuel Macron avait annoncé fin septembre le remboursement par la Sécu de huit consultations de psychologues pour les enfants de plus de trois ans et les adultes souffrant de troubles dépressifs et anxieux d'intensité légère à modérée.

Cette prise en charge se fera toutefois sous conditions : les patients devront notamment être adressés par prescription médicale et obligatoirement consulter un des psychologues partenaires du dispositif.

"Ces mesures ne sont satisfaisantes ni pour les professionnels, avec les tarifs trop bas, l'adressage obligatoire, ni pour les patients, avec notamment son nombre limité de séances et de patients concernés", dénonce Marie Breuilh, psychologue, venue de Niort avec sa blouse blanche.

"Psycho en or, salaire de merde", "singularité déniée, non à la standardisation", "le parcours du patient selon Véran = tri sélectif", photo de poubelles à l'appui, pouvait-on lire sur les pancartes des manifestants.

"Chacun doit pouvoir aller voir un psychologue sans avoir à faire état de pathologies auprès de son médecin", dénonce Clémentine, psychologue en banlieue parisienne. "En 10 séances, je ne peux rien faire, à part distribuer des mouchoirs", ajoute-t-elle.

L’arrêté du 10 mars 2021 qui selon les manifestants "fixe de manière unilatérale une liste de méthodes autorisées pour leurs interventions", était également la cible de plusieurs pancartes.

Des rassemblements à l’appel de plusieurs organisations syndicales, (CGT UFMICT, CGT UFICT, CFTC, SNES-FSU, SNUipp-FSU, SNPES-PJJ, SNUTER-FSU, SNU TEFI-FSU, SNEPAP-FSU, SUD Santé sociaux, SUD Collectivités Territoriales) et associatives (FFPP, SFP) ont également été organisés en région.

Avec AFP

 

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