La présidente du syndicat des médecins remplaçants fait condamner le ministère de la Santé

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Le ministère de la santé devra verser la somme de 3000 euros au Dr Linda Darrasse, présidente du Syndicat national des médecins remplaçants hospitaliers (SNMRH), tandis que l'Ordre des médecins de Paris versera 15000 euros au même syndicat. 

La présidente du syndicat des médecins remplaçants fait condamner le ministère de la Santé

C’est l’histoire de l’arroseur arrosé. En octobre 2018, la ministre de la santé de l’époque Agnès Buzyn, décidait de porter plainte contre la présidente du syndicat national des médecins remplaçants hospitaliers (SNMRH). Agnès Buzyn reprochait au Dr Darasse d’avoir appelé au « boycott » des hôpitaux qui appliquaient le décret du 24 novembre 2017, lequel plafonnait la rémunération des médecins intérimaires dans les hôpitaux publics.
Pour Agnès Buzyn, en refusant d’aller travailler dans les établissements de santé qui plafonnaient les rémunérations des médecins intérimaires, le Dr Linda Darrasse mettait en péril la santé des patients, et déconsidérait la profession de médecin. Agnès Buzyn (rejoint en cela par le conseil départemental de l’Ordre des médecins de Paris) demandait donc une interdiction d’exercer la médecine de trois mois contre le Dr Linda Darrasse, devant la chambre disciplinaire de l’ordre des médecins.
Dans son mémoire en défense, le Dr Linda Darrasse se défendait d’avoir jamais employé le terme de « boycott ». Elle faisait aussi valoir que la continuité des soins est de la responsabilité des établissements de santé, et non des médecins intérimaires. Enfin, l’interprétation que fait la ministre de la Santé du code de déontologie « aboutit à une remise en cause de la liberté syndicale et de la liberté d’expression ».
La chambre disciplinaire,  pour rendre sa décision, rappelle que les praticiens libéraux intérimaires « sont libres de choisir les établissements où ils vont exercer des missions temporaires ».
C’est aux établissements publics de santé « qu’il appartient d’assurer la continuité des soins, et non aux médecins intérimaires ». La chambre disciplinaire conclut que le Dr Darrasse « n’a ainsi commis aucune faute déontologique » et rejette les plainte de la ministre de la Santé et de l’Ordre des médecins de Paris. En outre, la chambre disciplinaire condamne le ministère de la santé au versement d’une somme de 3000 euros au Dr Linda Darrasse. Elle condamne aussi l’ordre des médecins de Paris à verser 1500 euros au titre de l’article 75 »relative à l’aide juridique ». La ministre de la Santé avait déjà été déboutée de sa plainte contre la trésorière du SNMRH en janvier dernier. 

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