La cardiologie, toujours aussi courtisée par les jeunes médecins

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Trois questions au Pr Martine Gilard, vice-présidente de la Société francaise de cardiologie

La cardiologie, toujours aussi courtisée par les jeunes médecins

Cette année encore, la cardiologie arrive au troisième rang du classement What’s Up Doc des spécialités les plus prisées des jeunes médecins. Le Pr Martine Gilard, vice-présidente de la Société française de cardiologie, revient pour nous sur le pourquoi de cet engouement.

 

What’s Up Doc : La cardiologie arrive en troisième position de notre classement des spécialités préférées des jeunes médecins. Comment expliquez-vous ce bon résultat ?

Pr Martine Gilard : Je ne peux parler que pour moi-même : il s’avère que c’est la spécialité que je préfère ! Elle est très dynamique, tout évolue énormément. Les médicaments qui sont à notre disposition sont toujours plus performants, et nous pouvons utiliser des techniques invasives qui permettent de plus en plus d’éviter la chirurgie. Il est vrai qu’il y a des gardes, et que nous devons pouvoir intervenir à toute heure du jour ou de la nuit. Cela pourrait rebuter les jeunes médecins, mais on voit qu’ils continuent à valoriser la cardiologie. Cela prouve bien que contrairement à ce que l’on dit souvent, les jeunes ont envie de travailler !

WUD : Est-ce que l’épidémiologie, avec l’augmentation des pathologies cardiovasculaires, constitue également un facteur d’attractivité ?

MG : Il est vrai que l’espérance de vie augmente, et que la pathologie cardiovasculaire touche plus les patients âgés que les jeunes. On voit donc augmenter le nombre de patients, et les cardiologues ne sont malheureusement pas trop inquiets pour l’avenir de leur spécialité. Parallèlement, il faut voir que contrairement à ce qui se passe pour le cancer, la mortalité par pathologie cardiovasculaire diminue. C’est encourageant, notamment pour les jeunes médecins, car cela montre qu’on peut être efficace. C’est assez valorisant d’avoir des patients qui s’en sortent.

WUD : La rémunération relativement attractive pour les cardiologues du privé contribue-t-elle aux charmes que les jeunes médecins peuvent trouver à votre spécialité ?

MG : La cardiologie est une spécialité qui rapporte parce qu’il y a des actes spécifiques que l’on peut facturer. Ce n’est pas le cas de spécialités tout aussi passionnantes, comme par exemple l’endocrinologie. En cardiologie, la possibilité d’effectuer des actes complémentaires permet effectivement d’avoir une rémunération un peu plus consistante.

Source:

Adrien Renaud

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