Coup de chaud dans les services

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Accouchements à 30°C

Coup de chaud dans les services

La canicule est passée par là et les services peuvent enfin respirer. Malgré les annonces de la ministre de la Santé, travailler dans de nombreux hôpitaux a été à la limite du supportable.

 

« Horribles », « insupportables », internes, médecins et personnel paramédical sont unanimes. Des services de médecine en passant par la radiologie, personne n’est épargné par la chaleur. Principalement dans les CH de périph’, qui faute de moyen, ne peuvent installer des climatisations dans tous les services.
 

Le système D dans les services

« Il a bien fallu trouver des systèmes D pour diminuer la température », explique Amélie, infirmière. En pleine canicule, tous les volets sont fermés, pas de lumière, et les quelques ventilos sont disposés dans les bureaux, mais sans grande efficacité.

 

Coté radiologie, les radiologues n’ont pas autant de chance que leurs machines qui elles, précieuses, doivent être mise à l’abri de la chaleur. On arrive ainsi à des situations ubuesques où la salle du scanner est climatisée, alors que le bureau juste à côté ne l’est pas. Si le radiologue fond, une machine fraiche ne sera pas plus utile.

 

L’effet sur les patients

 

Même son de cloche à la maternité où les femmes accouchent avec des températures proches des 30° dans les chambres. La sueur coule sur tous les fronts, les sages-femmes armées de brumisateurs tentent tant bien que mal de soulager collègues et parturientes.

 

En plus de leurs propres maux, les patients doivent maintenant affronter la chaleur de leur chambre, nulle part où aller et peu d’espoir de trouver le réconfort d’un ventilateur. Tous les services sont touchés, « comment faire baisser la fièvre de nos patients avec cette chaleur » s’indigne une infirmière du service de maladie infectieuse. L’hôpital, supposé être un lieu de soin se transforme en « lieu de souffrance ». Équipées de quelques brumisateurs, de serviettes humides, les infirmières tentent de soulager les patients. Mais malaises et déshydratation guettent patient et soignant.

 

Chir et anesth… ces chanceux

 

Mais dans ce paysage attaqué de toute part par la chaleur, comme un irréductible village, le bloc opératoire est préservé, les anesthésistes et chirurgiens vivent dans leur igloo. Avec une température de 19°, la salle d’opération est une oasis dans un désert. Mais comme si ça ne suffisait pas, certains se couvrent de blouses quand, dans les services, les collègues suent.

 

Aux urgences même constat, elles sont fort heureusement aujourd’hui quasi toutes équipées de climatisation. Les esprits s’y échauffent assez souvent, il est donc indispensable de ne pas les inciter à plus de violence.

 

La canicule est, espérons-le, derrière nous, mais il est temps de prendre soin des soignants, car ces conditions de travail en été sont insupportables pour nous et nos patients.

Source:

Idris Amrouche

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