Wanted : médecin « gay-friendly »

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Wanted : médecin « gay-friendly »

« Médecin Gay-friendly » est un site internet français qui permet aux patients de trouver des médecins familiarisés à la communauté LGBT. En ligne depuis janvier 2014, il entend faciliter la vie d’une communauté qui se sent parfois discriminée par des praticiens peu sensibilisés à la cause homosexuelle.

Au départ, les fondateurs du site web français Médecin Gay-friendly répertoriaient les avocats et les notaires sensibles à la communauté LGBT. Début 2014, leur concept s’est élargi aux praticiens de santé. Aujourd’hui, la page compte près de 450 médecins, essentiellement des généralistes et des psychiatres.

Le site recense toutes les spécialités, et les liste par département. Il est totalement gratuit pour les médecins et les patients. « Nous souhaitions créer un portail de professionnels gay-friendly afin que les homosexuels puissent s’exprimer sans crainte d’être jugés », affirme Stéphane Cola, co-fondateur du site. « Nous avons reçu énormément de témoignages de personnes qui n’osaient pas se faire soigner, mettant leur vie en danger, par peur du regard de leur médecin. »

Il n’y a selon lui pas plus d’homophobes parmi les médecins que dans n’importe quelle autre profession. Mais certains praticiens peuvent adopter un discours moralisateur face à un patient LGBT sur son mode de vie. « Les médecins doivent comprendre qu’il n’est pas facile pour un gay, habitué à se dissimuler pour se protéger, de se livrer dans un cabinet », assure Stéphane Cola.

Une compétence supplémentaire

Pour lui, une personne qui s’exprime librement sera forcément mieux traitée. Or, certains professionnels de santé ne sont simplement pas à l’aise avec la question de l’homosexualité. « Un médecin gay-friendly est un soignant qui met un patient LGBT en confiance », explique-t-il. « Il n’est pas gêné par sa présence et sait utiliser les mots adéquats. »

Selon le co-fondateur du site, un médecin gay-friendly, à force de s’occuper de patients gays, aura développé une compétence supplémentaire. Il sera plus apte à soigner leurs problèmes spécifiques, comme certaines MST ou troubles psychologiques. « Évidemment, connaître l’orientation sexuelle du patient n’est pas systématiquement requis lors d’une consultation », reconnaît-il. « Néanmoins, lorsqu’il s’agit du médecin traitant, le sujet sera forcément abordé au moins une fois. »

« Rejoignez-nous ! »

L’initiative a été plus ou moins bien accueillie par les médecins. « Certains nous ont félicité et se sont inscrits, d’autres nous ont accusés d’être communautaires et de vouloir diviser la République », se souvient Stéphane Cola. Pour ceux-là, il a une réponse simple : « Rejoignez-nous ! »

Le développement du réseau se fait grâce au bouche-à-oreille. « Nous ne démarchons aucun médecin », assure le co-fondateur. Ceux qui s’inscrivent le font spontanément, souvent en raison de leur parcours personnel. Et ils sont d’après Stéphane Cola trop peu nombreux.

« Nous sommes encore malheureusement en sous-effectif », reconnaît-il. « Il nous faudrait au moins 4000 médecins pour répondre à la demande. » Afin de se faire connaître,les fondateurs du site organisent régulièrement des dîners et des séminaires en compagnie des professionnels inscrits… et précisent qu’à aucun moment, l’orientation sexuelle des médecins n’est demandée !

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