« Une fois encore, la conférence de presse de la FHF pourrait se résumer en deux slogans : plus d’argent pour l’hôpital public et plus de coercitions pour la médecine libérale. Cela en devient presque risible. » Le ton est donné, le conflit public vs privé fait rage.
Alors le communiqué s’appuie sur de nombreux chiffres, comme ces données du Conseil National de l'Ordre des Médecins (CNOM) pour contrer les critiques : « 95% des lignes de PDSA sont assurées et le nombre de médecins généralistes y participant croit ». Cette statistique souligne l'implication importante des médecins libéraux dans la permanence des soins ambulatoires (PDSA).
Des praticiens hospitaliers en plus et pour autant des difficultés de fonctionnement en augmentation
Concernant la permanence des soins en établissement de santé (PDSES), le Dr Franck Devulder pointe du doigt les décisions des ARS : « Ce sont les ARS qui ont supprimé les lignes de PDSES en libéral souvent au profit de l'hôpital public. » Malgré cela, il souligne que « très nombreux sont les médecins spécialistes assurant sans rémunération la continuité et la permanence des soins dans leur établissement ».
Parallèlement, le communiqué note les récents efforts budgétaires consentis pour l'hôpital public. Ces dernières années ont vu des augmentations significatives, « 7 milliards ont été consacrés aux augmentations légitimes des salaires ».
En ce qui concerne les effectifs, « le nombre des praticiens hospitaliers a progressé de 10,8% entre 2012 et 2022 (chiffre CNG) dans le même temps, le nombre de médecins libéraux en activité régulière a chuté entre 2010 et 2023 : - 31,3% en rhumatologie, - 21,4% en ORL, - 15,7% en ophtalmologie, - 16,9% en médecine générale (données du CNOM). La hausse des effectifs salariés du secteur public hospitalier est de 2,7% entre 2018 et 2021 (+ 0,6% pour les seuls infirmiers). Malgré cela, les difficultés de fonctionnement se sont accrues en raison de contraintes de recrutement sur certaines fonctions, de l'augmentation du taux d’absentéisme et de la réticence croissante des personnels à assurer des gardes de nuit ou de week-ends au regard des conséquences sur leur vie privée (Cour des Comptes) »
Le président de la CSMF conclut en appelant à une réflexion plus large sur la politique de santé : « À l'heure de la récente nomination de Michel BARNIER aux fonctions de Premier Ministre, à l'heure où sera prochainement nommé un Ministre de la Santé, la CSMF demande que le Gouvernement puisse ouvrir les débats d'une politique de santé ambitieuse, respectueuse des modalités d'exercice et garantissant aux français une accès à un système de santé où la prévention, la qualité et la pertinence seront les maîtres mots. »