T.S. I love you

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T.S. I love you

En 1967, la chanteuse Dalida réchappe de justesse d'une tentative de suicide et est admise dans une clinique huppée. En recevant ses proches, son psychiatre tente de découvrir la femme derrière l'icône...Un biopic qui respecte le cahier des charges, sans plus.

Il y a quelque chose de délicieusement suranné, parfois de follement kitsch, qui nous enveloppe pendant ce biopic impeccable réalisé par Lisa Azuelos. Un papier cadeau scintillant au risque de faire oublier ce qui est censé être à l'intérieur. Halls d'hôtels, scènes de théâtre, salles de concert, casinos et folies montmartroises impriment la pellicule autant que ceux qui sont censés y évoluer. Sans parler du défilé de mode rétrospectif de plusieurs décennies, impressionnant. Les acteurs masculins, pantins sans grande consistance, effectuent une ronde vaine tels des insectes happés par la lumière.

Et quelle lumière! Si Azuelos réussit son film, c'est parce que le destin de cette immense star de la chanson est de ceux qui se suffisent à eux-mêmes. Tout, de la tragédie grecque à la répétition de scénarios de vie propre aux troubles de personnalité, s'y concentre et y est porté à incandescence, à une vitesse d'autant plus ahurissante que, contrairement à sa carrière, elle n'évolue jamais réellement. D'où cette étrange impression d'avoir face à nous une femme à la fois extraordinairement complexe et désespérément banale...

Dalida devient ainsi une sorte de persona hantée par la mort, à la fois masque et miroir, dont la tragique inaccessibilité - son incapacité à vivre ce qu'elle désire le plus, l'altérité amoureuse - est renforcée par le jeu très figuratif d'une Sveva Alviti habitée et émouvante, ainsi que par l'absence de confrontation directe entre le psychiatre et sa célèbre patiente.

Le film rend également un très bel hommage à l'interprète, parcouru de chansons inoubliables ou redécouvertes qui nous rappellent l'incroyable richesse de son répertoire et la beauté singulière de sa voix. 
 

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