Tout le monde s’invite au Ségur de la santé

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Le Ségur de la santé, vaste concertation sur le monde sanitaire d'après, débute ce 25 mai. Tout le monde veut en être...

Tout le monde s’invite au Ségur de la santé

T’as rien à faire cet aprèm ? Viens donc au Ségur de la santé, y aura tous les poteaux ! Car les organisations syndicales, les unes après les autres, ont fait paraitre des communiqués pour annoncer leur participation à cette grand-messe qui débute cet après-midi et devrait se terminer dans deux mois. Plus tôt dans la semaine, le ministre de la santé, Olivier Véran, au sortir du Conseil des ministres, avait précisé, lors d’une allocution officielle, ce qui sera traité lors de cette vaste concertation. Elle devra s’appuyer sur quatre piliers, lesquels sont : 

 

  • « - Revalorisation des carrières et développements des compétences et des parcours professionnels à l’hôpital et dans les établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (EHPAD) ;
  • - Plan d’investissement et réforme des modèles de financement ;
  • - Mise en place d’un système plus souple, plus simple, plus en proximité, en revalorisant le collectif, le sens de l’équipe et l’initiative des professionnels ;
  • - Mise en place d’une organisation du système de santé fondée sur le territoire et intégrant hôpital, médecine de ville et médico-social. »

Outre la revalorisation attendue du salaire des infirmières (de l’ordre de 300 à 500 euros de plus par mois pour arriver à la moyenne des salaires de l’OCDE), le Ségur de la santé abordera aussi l’évolution des carrières sous l’angle du développement des exercices mixtes, du développement des pratiques avancées, de l’assouplissement de la gestion du temps de travail, de la promotion de la qualité de vie au travail, et de la promotion du dialogue social. 

En matière d’investissement, sous les expressions technocratiques du ministère de la Santé, il semble bien que les pouvoirs publics aient l’intention de remettre en cause la fermeture des lits, d’accélérer la sortie de la T2A, et d’accorder une plus large place aux financement de la qualité et de la prévention. 

Au-delà des modes de financement, il est aussi question d’ancrer dans les pratiques quotidiennes l’utilisation de la télémédecine et du numérique en santé. Enfin, il est aussi question d’accélérer l’autonomisation des hôpitaux et des équipes de soins, et de mieux les intégrer dans le territoire, entre médecine de ville et médico-social. 

Parmi les organisations de jeunes professionnels de santé, outre l’Isnar et l’Anemf, l’Isni a annoncé sa participation : « L'ISNI sera présente aux négociations #Segur pour représenter les internes en médecine. Aux côtés des autres soignants pour défendre les revendications des professionnels vers un système plus juste ! »

 

Le SNPHARE pas invité, MG France présent

En revanche le SNPHARE, l’un des principaux syndicats de praticiens hospitaliers, a annoncé dans un communiqué qu’il n’avait pas reçu son carton d’invitation, parmi les « 300 ou 400 invités censés représenter les professionnels de santé. La lettre de cadrage du Ministre des Solidarités et de la Santé ne mentionne même pas les praticiens hospitaliers dans la litanie des chantiers à ouvrir ou réouvrir ». Le SNPHARE avance qu’il a pourtant des propositions à défendre, comme la clarification du temps de travail des praticiens hospitaliers, des missions portées par l’hôpital public et le secteur privé, et la construction collective des projets d’établissement. 

Côté libéraux, le syndicat de médecins généralistes MG France a annoncé qu’il s’invitait au Ségur de la santé. « Si la situation de nos hôpitaux appelle des mesures d’urgence, et notamment une revalorisation du salaire des personnels, pour autant le Ségur de la santé qui s’ouvre ce lundi 25 mai ne doit pas engager une réforme de notre système de santé au détriment des professionnels de santé de ville », a notamment déclaré MG France dans un communiqué. La Fédération des communautés professionnelles territoriales de santé (FCPTS) sera aussi de la partie, et défendra au moins trois propositions : accentuer l’investissement dans le travail en équipes coordonnées, renforcer le projet de santé publique des CPTS, repenser la relation entre la ville et l’hôpital, investir dans l’ambulatoire, et réduire d’un tiers les frais de gestion pour les ramener à 3,5% de la dépense courante de santé. 

Qui négociera au final ? Car si, dans un premier temps, 300 à 400 personnes sont invités ce 25 mai, la négociation devrait ensuite se poursuivre en cercle plus restreint, avec les organisation syndicales représentatives, nous a glissé un responsable syndical. Exit, donc, les collectifs hospitaliers qui ont été à l’avant-garde du combat ! Aussi, il n’est pas question de faire table rase des négociations en cours. La rénovation du statut de praticien hospitalier reste d’actualité, nous a-t-on informé. C'est parti pour la nouvelle grand-messe du monde de la Santé !!

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