Tandis que le Covid diminue, la variole du singe gagne du terrain, l'OMS s'inquiète

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Santé Publique France a publié hier soir son point épidémiologique hebdomadaire sur l’épidémie de coronavirus.  Le COVID semble être un souvenir lointain avec une constante amélioration. Malgré tout de nouvelles maladies se développent

Tandis que le Covid diminue, la variole du singe gagne du terrain, l'OMS s'inquiète

La Covid est toujours en diminution dans l’ensemble des régions. Les taux d’incidence, d’hospitalisations et d’admissions et en soins critiques sont en baisse.

Néanmoins, outre-mer, le taux d’incidence reste élevé en Guyane.

Et c’est le variant Alpha  qui circule majoritairement en métropole.

« Le risque que la variole du singe s’installe dans des pays non endémiques est réel »

Autre point, la variole du singe, le nouveau virus qui retient l’attention aujourd’hui, progresse dans le monde.

Les premiers symptômes comprennent une forte fièvre, des ganglions lymphatiques enflés et une éruption cutanée semblable à la varicelle.

Un premier cas a été détecté au Brésil. Il s’agissait d’un homme de 41 ans ayant voyagé en Europe, notamment en Espagne et au Portugal, a annoncé hier le ministère de la Santé dans un communiqué.

L'OMS a déjà enregistré près de 1 000 cas confirmés dans 29 pays où la maladie n'est pas endémique, les plus nombreux se trouvant au Royaume-Uni, en Espagne, au Portugal, au Canada et en Allemagne.

Selon l'OMS, aucun décès n'a été signalé dans les pays non endémiques, contrairement aux zones endémiques toutes situées en Afrique.

Mais la propagation de cette maladie augmente et inquiète : « Le risque que la variole du singe s’installe dans des pays non endémiques est réel », a indiqué ce mercredi Tedros Adhanom Ghebreyesus, le directeur général de l’OMS. Mais « ce scénario peut être évité », a-t-il tout de suite minimisé. C’est pourquoi il encourage les pays à augmenter leurs mesures de surveillance sanitaire pour arriver « à identifier tous les cas et les cas contacts pour contrôler cette flambée et prévenir la contagion ».

« Le vaccin ​contre la variole peut être utilisé pour la variole du singe avec un haut niveau d’efficacité »

L’OMS a souligné à plusieurs reprises que « l’apparition soudaine et inattendue » de virus dans les pays non endémiques suggère qu’il circulait depuis un certain temps déjà, mais que sa transmission n’était pas détectée.

La grande majorité des cas signalés concerne jusqu’à présent des « hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes », mais quelques cas de transmission communautaire, y compris chez des femmes, ont été rapportés.

Sylvie Briand, directrice du département des maladies pandémiques et épidémiques à l’OMS, a souligné que « le vaccin ​contre la variole peut être utilisé pour la variole du singe avec un haut niveau d’efficacité ». L’OMS ne sait toutefois pas combien de doses sont actuellement disponibles dans le monde, et le Dr Tedros a rappelé que l’organisation « ne recommande pas la vaccination de masse contre la variole du singe ».

Selon Sylvie Briand, l’OMS cherche maintenant à savoir combien de doses de vaccins sont disponibles dans le monde et de quels types de vaccins il s’agit.

« Les facteurs d'émergence et d'amplification de maladies ont augmenté »

Autre point important, face au risque des zoonoses virales, l'Académie nationale de médecine crée une veille informationnelle disponible sur son site internet. "L'interface entre l'homme et l'animal est devenue assez instable", s'est alarmé il y a quelques jours le Dr Mike Ryan, responsable des situations d'urgence à l’OMS.

"Les facteurs d'émergence et d'amplification de maladies ont augmenté", selon lui.

"Nous avons besoin d'une surveillance améliorée à la fois chez les animaux urbains et sauvages, afin de pouvoir identifier quand un agent pathogène est passé d'une espèce à une autre", a déclaré Gregory Albery, spécialiste de santé environnementale à l'université de Georgetown aux Etats-Unis et co-auteur de l'étude. "Et si l'hôte récepteur est urbain ou à proximité des humains, nous devrions nous inquiéter particulièrement".

L'étude dessine un futur "réseau" de virus sautant d'espèce en espèce, et grossissant à mesure que la planète se réchauffe.

"On dispose aujourd'hui de moyens d'investigation faciles et rapides qui permettent de réagir vite en cas d'apparition de nouveaux virus", a rassuré Marc Eloit, de l'institut Pasteur. "On est aussi capable de développer très rapidement des vaccins", comme on l'a vu avec le Covid-19.

Mais "toute une lignée de nouvelles maladies risque d'émerger, potentiellement dangereuse. Il faudra être prêt", a prévenu Eric Fèvre, professeur spécialiste des maladies infectieuses vétérinaires à l'université de Liverpool (Royaume-Uni) et à l'International Livestock Research Institute (Kenya).

La France a aussi lancé en 2021 l'initiative internationale "Prezode", qui vise à prévenir les risques d'émergences zoonotiques et de pandémies en renforçant les coopérations avec les régions du monde les plus concernées.

 

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