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Dans son délibéré, la chambre disciplinaire de première instance de l'ordre régional de Nouvelle-Aquitaine a prononcé une « interdiction d'exercer la médecine » pendant trois mois à l'égard du sexagénaire, également visé par une enquête pénale pour viol.
Suspendu cinq mois à titre conservatoire en juillet par l'ARS après une dizaine de signalements de patients évoquant « une violence inouïe » dans les gestes médicaux et un « comportement agressif », le chirurgien encourait une sanction pouvant aller jusqu'à la radiation.
Lors de l'audience ordinale la semaine dernière, il avait réfuté toute entorse aux règles de déontologie médicale, niant être « un violeur » ou « un maltraitant » et jugeant sa réputation « salie ».
En poste au centre hospitalier de Niort depuis 2003, ce chirurgien a été visé par de premiers signalements dès 2012, avec une augmentation des cas à partir de 2023.
La défense décrit des gestes réglementaires
Devant la chambre disciplinaire ont été évoqués les cas d'une patiente octogénaire qui a eu « le sentiment d'être violée » lors d'un toucher vaginal, ou bien celui d'un patient quadragénaire décrivant un toucher rectal douloureux réalisé sans son consentement.
Ce dernier a déposé une plainte pénale début 2025 pour « viol commis par une personne abusant de l'autorité que lui confère sa fonction » et la justice a ouvert une enquête, selon une source proche des investigations.
Me Caroline Kamkar, avocate du chirurgien urologue, avait pour sa part décrit des touchers pelviens « toujours faits selon la réglementation, toujours en présence du personnel soignant ».
La décision disciplinaire est susceptible d'appel devant la Chambre disciplinaire nationale, qui siège auprès du Conseil national de l'ordre des médecins à Paris et est présidée par un membre du Conseil d'Etat.
Sollicitée par l'AFP, la défense du chirurgien a dit attendre la décision complète et ses motivations.
Avec AFP
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