Suicide d’une interne à Lyon : les syndicats, prudents, évoquent les conditions de travail 

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Aux hospices civils de Lyon à (HCL), une interne s'est donné la mort au soir du 2 mai. Le SAIHL et l'Isni déplorent les conditions de travail des internes. 

Suicide d’une interne à Lyon : les syndicats, prudents, évoquent les conditions de travail 

De nouveau, une interne s’est donné la mort jeudi soir 2 mai, aux Hospices civils de Lyon (HCL). « Nous commencions le deuxième semestre jeudi et le soir même, cette interne s’est suicidée », explique Reynaud Lucas, président du syndicat autonome des internes des hôpitaux de Lyon (SAIHL), qui semble furieux de cette nouvelle disparition. « Nos conditions de travail sont catastrophiques, il n’y a pas de repos d’astreinte », ajoute-t-il.

Sans pour autant établir un lien de cause à effet entre ce suicide et les conditions de travail difficiles des internes, Reynaud Lucas pointe le non-respect des règles de base en matière de temps de travail des internes, qui ne doit pas excéder les 48 heures hebdomadaires. « Il suffit qu’une personne soit un peu fragile… », suggère-t-il. L’interne en question, selon les témoignages recueillis, était une personne réservée, dont on connait peu le passif (et le passé). Une enquête de police est actuellement en cours pour déterminer les circonstances de son passage à l’acte. 

Dans un communiqué commun, l’Isni et le SAIHL déplore ce décès qui « vient s’ajouter à une liste bien trop longue et qui continue malheureusement de s’allonger ». Ajoutant que les syndicats œuvrent depuis des années « à l’amélioration des conditions de travail des internes », ils constatent que « ce n’est pas assez et que l’urgence est toujours là. Les internes restent une population fragile avec un risque de dépression supérieur à la moyenne nationale et 4 fois plus touchés par des idées suicidaires ». Malgré cela, les conditions de travail des internes restent précaires, « la visite auprès de la médecine du travail ou de la médecine universitaire n’est pas obligatoire et le certificat médical d’aptitude demandé en début d’internat reste une formalité ». Et de conclure : « Il est de la responsabilité de tous que les internes puissent s’épanouir dans leurs études et qu’ils n’aient pas à vivre leur internat comme une épreuve ». La rédaction de What's Up Doc présente ses condoléances à la famille de cette interne partie trop tôt : 
 

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