Ravalement de façade du Ségur de la Santé. Près d’un an après sa signature, Jean Castex a annoncé par voie de communiqué l’élargissement de la hausse salariale de 183 euros aux professionnels soignants des établissements et services sociaux et médico-sociaux. « 90 000 professionnels exerçant leurs fonctions auprès des personnes en situation de handicap, des personnes âgées et des personnes en difficulté sociale sont concernés par cette augmentation qui représente un effort de près de 500 millions d’euros par an pour l’État », a indiqué le Premier Ministre.
Pour rappel, c’est en juillet dernier que les accords initiaux du Ségur de la Santé ont été signés. Leur objectif ? Apporter de la reconnaissance aux personnels hospitaliers et des EHPAD. Problème, cette short list a créé un déséquilibre qui a fait crisser des dents de nombreux syndicats. « Personne ne va vouloir travailler dans ces secteurs qui sont dévalorisés financièrement », assurait à L’Éclaireur Laetitia Allen, secrétaire général de la CGT Santé, lors d'une manifestation d'employés du secteur medico-social dans la Somme en novembre dernier. Et la secrétaire d’État, Sophie Cluzel, chargée des personnes handicapées, de se féliciter aujourd’hui : « Une aide-soignante à l’hôpital ou en Ehpad ne pouvait pas être mieux rémunérée que celle qui travaille par exemple dans un foyer d’aide médicalisé pour personnes handicapées. L’engagement pris vendredi par le gouvernement était une question d’équité et de justice sociale ».
Dans le détail, deux accords ont été signés par les ministères concernés, les employeurs et les syndicats. Le premier porte sur les établissements et services sociaux et médico-sociaux publics non rattachés à un établissement de santé ou un EHPAD. « Il prévoit que les 18 500 soignants relevant des trois fonctions publiques bénéficieront de l’augmentation de 183€ euros nets par mois à partir du 1er octobre 2021 », précise le communiqué.
Le second, quant à lui, concerne « les 64 000 professionnels soignants exerçant leurs fonctions dans les structures, notamment pour personnes handicapées et les services de soins infirmiers à domicile (SSIAD) non régis par la branche de l’aide à domicile ». Ces professionnels bénéficieront du complément de rémunération à partir du 1er janvier 2022. « Cette mesure sera également mise en œuvre [à cette date] pour les 9 000 professionnels soignants des structures privés à but non lucratif dites de "l’ONDAM spécifique" (prise en charge des addictions, lits halte soins de santé, lits d’accueil médicalisé, appartements de coordination thérapeutiques) », précise Jean Castex.
Un liste rallongée qui s’accompagnera, selon le gouvernement, de la poursuite du dialogue entre l’État, les partenaires sociaux et les employeurs. « L’accord de méthode signé aujourd’hui prévoit un travail complémentaire concernant les autres métiers de l’accompagnement du médico-social », indique Jean Castex. Et de poursuivre : « Enfin, d’ici la fin de l’année 2021, une conférence multipartite conviant l’ensemble des financeurs sera réunie pour prolonger les travaux sur l’ensemble du champ social et médico-social en vue de définir les priorités nécessaires à l’attractivité de ces métiers ».