Déserts médicaux : « Nous voulons une médecine qui soigne, pas une machine qui facture », les patients interpellent l’état dans une pétition

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Une nouvelle pétition en ligne alerte sur l’ampleur de la crise des déserts médicaux en France. Intitulée « 6 mois d’attente pour un rendez-vous médical, urgences fermées : STOP aux déserts médicaux », elle a été publiée sur la plateforme Les Lignes Bougent et s’adresse directement à la ministre de la Santé Catherine Vautrin, ainsi qu’au Président de la République.

 Déserts médicaux : « Nous voulons une médecine qui soigne, pas une machine qui facture », les patients interpellent l’état dans une pétition

© Midjourney x What's up Doc

Le texte reprend une réalité que les médecins connaissent bien : l’explosion des délais d’accès aux soins. « Un ophtalmo ? Trois mois d’attente. Un généraliste ? Plus de médecin traitant. Un accouchement ? À 45 km, car la maternité du coin a fermé », illustre la pétition.
Les chiffres cités rappellent ceux de la Drees (2023) : près de 8 millions de Français vivent dans une zone sous-dotée médicalement. L’UFC-Que Choisir soulignait déjà en 2022 que, dans certains départements, plus de 60 % de la population n’avait pas accès à un gynécologue ou à un ophtalmologue à moins de 30 minutes.

Le rejet des téléconsultations comme substitut

Les auteurs dénoncent également la réponse apportée par les pouvoirs publics et les acteurs privés face au manque de médecins : « Résultat : on vous renvoie vers des plateformes de téléconsultation. Des rendez-vous de 5 minutes, sans suivi, sans écoute, sans examen ».
La critique vise moins l’outil lui-même que son usage comme palliatif structurel à l’effondrement de la médecine de proximité.

Une responsabilité politique pointée du doigt

La pétition insiste sur le caractère évitable de la situation : « Ce que nous vivons n’est pas une fatalité. C’est une trahison politique ».
Le texte rappelle que cela fait plus de vingt ans que les signaux d’alerte se multiplient, sans réponse suffisante : fermetures de lits, suppression de postes, manque de renouvellement des praticiens.

Les revendications formulées

Les signataires appellent à des mesures fortes, pas toutes du goût des médecins d’ailleurs :

  • le renforcement immédiat des hôpitaux, maternités et services d’urgence,
  • une revalorisation et une obligation d’installation dans les zones sous-dotées,
  • une stratégie nationale de formation, remplacement et maintien des soignants,
  • un moratoire sur les fermetures de structures médicales sans alternative validée localement.

https://www.whatsupdoc-lemag.fr/article/acces-aux-soins-les-francais-manifestent-leur-inquietude-et-exigent-des-changements-les

La lettre adressée au gouvernement résume cette exigence : « Nous voulons une médecine qui soigne. Pas une machine qui facture ».

Cette mobilisation citoyenne, déjà signée par plus de 6 000 personnes, place les praticiens dans une position ambivalente. D’un côté, elle souligne l’ampleur des attentes et la détresse des patients. De l’autre, elle pointe des solutions qui, pour certains médecins, peuvent sembler irréalistes ou trop directives (obligation d’installation, régulation renforcée).
Au-delà du débat, cette pétition confirme un constat partagé : l’effondrement de l’offre de soins de proximité est désormais une préoccupation majeure, vécue par les patients comme une atteinte à un droit fondamental.

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