Quand les médecins quittent la médecine : portrait de Vin, maintenant vidéaste

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Vin, de son nom d’artiste Vintage Tran, est un des vidéastes de la French Freerun Family, une équipe professionnelle d’athlètes internationaux spécialisés dans le Parkour Freerun et les cascades, qu’il a rejointe en 2011 pendant ses études.

Quand les médecins quittent la médecine : portrait de Vin, maintenant vidéaste

Le Freerun est ce à quoi s’adonnent les protagonistes du célèbre film Yamakasi pour les novices ! Ce sont les mêmes qui ont tourné une vidéo sur le jeu Assassin's Creed Syndicate, en 2015. Pour Vin, cette passion a pris le dessus au point qu’en 2014, il décide de la préférer à son cursus médical. « J’avais un esprit très créatif et je trouvais trop compliqué d’exprimer ma créativité dans le milieu médical. On ne fait pas de cocktails imaginés de médicaments en médecine ! (rires) »

Il n’a pas tant de mauvais souvenirs que cela de son externat à la Pitié-Salpêtrière, qu’il a commencé dans l’optique de faire chirurgien. Néanmoins, il a vite découvert qu’il « manquait d’empathie », préférant alors choisir des stages de chirurgie ou de traumatologie à ceux de médecine, le confrontant trop souvent aux patients selon lui. 

D’ailleurs, il se sert dorénavant de ces apprentissages dans sa nouvelle vie ! « Les contusions sont tout de même assez fréquentes dans l’équipe et j’arrive à faire des diagnostics de traumatologie simple, ainsi que des petits gestes de suture. Et lorsqu’il persiste un doute, j’appelle ma sœur, qui est chirurgien ! » En outre, s’il ne se considérait plus comme médecin à l’heure actuelle, il dit conserver de ces années de labeur l’esprit scientifique. « Ces études m’ont appris à m’organiser, à structurer mon quotidien. Sans la médecine, ce serait le bordel dans ma vie ! (rires.) »

Le soulagement de la décision

Le dernier jour avant son arrêt définitif, il s’en souvient comme si c’était hier : « Lorsque j’ai appelé ma mère pour lui faire part de ma décision finale, c’est un énorme poids qui partait. Il n’y avait plus de pression, plus ce besoin d’étudier sans cesse sans voir la lumière du jour. Plus la sentence de l’internat et le devoir de tout sacrifier. C’était réellement l’avancée vers l’inconnu qui me plaisait, j’étais excité à l’idée d’un challenge à relever, d’une renaissance. J’étais très heureux. »

Ça a été plutôt dur au début pourtant, notamment du côté familial, avec de nombreuses tensions. Sa famille qu'il qualifie de plutôt psychorigide et qui avait investi beaucoup de temps pour lui, s'est montrée inquiète quant à l’avenir incertain dans lequel il se lançait. D’autant que la création de son réseau photographique et vidéographique lui a pris un certain temps : « J’ai tout de même galéré pendant deux ans et demi avant d’aboutir à ce que je fais aujourd’hui. »

Mais la donne a changé lorsque ses proches ont vu l’étendue du talent de Vin et ses productions de plus en plus renommées. « Aujourd’hui ma mère suit cela de très près : elle compte même mes abonnés YouTube, et c’est elle qui m’avertit des dernières tendances ! »

Sa journée-type maintenant : à peine levé le matin, il va tourner dehors, faire du parkour sur les toits de Paris. « C’est à la fois pour l’art et pour faire une coupure avec le quotidien : m’éloigner du tumulte parisien, des bruits parasites. C’est mon havre de paix. »Avant de s’attaquer au montage dans l’après-midi. Mais aussi aux rendez-vous professionnels avec des mannequins, des chanteurs pour de la photographie en hauteur, et des marques pour des placements de produits, des opérations, etc. Désormais, ce n’est plus à l’intérieur des bâtiments qu’il use de sa dextérité, mais au-dessus de ceux-ci !
 

En bref, je suis parti parce que :

« J’ai l’esprit créatif et la médecine ne pouvait pas assouvir ce besoin. »

Arrêt : 5e année.

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