Pour l'Anemf, les coûts de la rentrée 2020 peuvent être rabotés

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L’Anemf vient de publier son indicateur du coût de la rentrée 2020, qui continue à augmenter... Et fait des propositions concrètes pour améliorer les conditions de vie des étudiants en médecine.

Pour l'Anemf, les coûts de la rentrée 2020 peuvent être rabotés

Organismes privés de préparation aux concours, quasi-monopole de l’édition des référentiels de connaissances, rythme d’études en alternance compliquant l’accès à des jobs étudiants… Nombreux sont les facteurs d’inégalités et de précarité pour les étudiants en médecine. La publication de l’indicateur du coût de la rentrée 2020 de l’Anemf est donc l’occasion de faire des propositions concrètes pour améliorer leurs conditions de vie et réduire ces inégalités : aides financières, tutorats, amélioration de l’accès aux connaissances, évolution du statut de l’étudiant hospitalier…
 
Après une hausse en 2019 (1), le coût de la rentrée continue à augmenter selon l’indicateur 2020 de l’association étudiante. Les frais spécifiques de rentrée (frais de scolarité, complémentaire santé, assurance logement, frais d’agence et matériel pédagogique…) du PASS (comparable à l’ex-PACES selon l’Anemf) sont en hausse de 2,43 % et s’élèvent à 5 598,14 euros (prépa et tutorat inclus). Ceux de la DFASM1 augmentent de 5,67 % (3 668,34 euros). Quant aux frais de vie courante mensuels (loyers, repas, équipements divers, téléphonie, internet et transports), ils grimpent également de 4,46 %, tous concours confondus.
 
 

Pour les étudiants en PASS et LAS, deux types d’organismes d’aide existent en dehors des cours dispensés par les facultés/enseignants : les tutorats étudiants et les organismes privés. L’Anemf prône le développement des tutorats qui est « vecteur d’égalité sociale ». La majorité des tutorats est en effet entièrement gratuite, et le tarif moyen en région est de 16,61 euros en PASS et 11,28 euros en LAS (contre respectivement 12,01 et 10,67 euros en Île-de-France). Le recours à des organismes de préparation privés a un coût nettement plus élevé. À titre d’exemple, pour le PASS, ils s’élèvent respectivement à 593 et 178 fois les frais d’inscription au tutorat en Île-de-France et en région.
 
Par ailleurs, dans le cadre de la loi ORE (Orientation et réussite des étudiants) et de la réforme de l’entrée dans les études de santé, l’Anemf souhaite que les tutorats deviennent les interlocuteurs privilégiés des lycéens et étudiants concernant l’entrée dans les études de santé.

Les problématiques des étudiants en DFASM
 
La problématique est différente pour les étudiants en DFASM, qui se préparent grâce à des référentiels de spécialités (1 368,87 euros par an s’ils sont achetés neufs). Les ECNI incitent aussi à la souscription de moyens de préparations complémentaires, notamment via des organismes de préparations. L’Anemf propose donc la mise à disposition gratuite de l’ensemble des référentiels en version numérique aux étudiants en DFASM.
 
L’association fait aussi les propositions suivantes :
- Inscription des livres universitaires en qualité de livres scolaires pour autoriserl a vente à prix réduit par les associations étudiantes.
- Inciter au maximum les facultés à enrichir la plateforme Sides de DP, de QI, et autres types de docimologie, corrigés.
- Amélioration du système des conférences universitaires en prônant la gratuité, la régularité et la diffusion numérique de ces services.
- Développement et soutien par les universités des systèmes de tutorat d’années
 
Enfin, l’Anemf fait des propositions pour remédier à la faible rémunération des étudiants hospitaliers qui ont beaucoup de mal à cumuler études et emploi étudiant. D’autant plus que, malgré l’augmentation salariale obtenue lors du Ségur de la Santé , « il persiste une différence incompréhensible avec la rémunération des étudiants-stagiaires de l’enseignement supérieur », considère l’Anemf.
 
L’association demande donc que des mesures soient prises pour compenser la perte induite par la cotisation à la contribution à la vie étudiante et de campus (CVEC), soit 92 euros suite à son indexation liée à l’inflation.
 
Autres revendications de l’Anemf :
- une revalorisation salariale alignée sur la rémunération des étudiants stagiaires (300 euros net par mois)
- l’ouverture au droit à la prime d’activité pour les étudiants hospitaliers
- l’ouverture du droit au maintien des bourses l’été pour les étudiants hospitaliers
- l’ouverture de l’accès pour les étudiants hospitaliers aux services de gestion des œuvres sociales de leur centre hospitalier universitaire de rattachement.

 
- 1 : + 8,93 % et + 6,84 % pour les frais spécifiques de la Paces et la DFASM1 ; + 3,68 % de frais mensuels de vie courante)

 

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