Ségur de la santé : internes et étudiants en médecine écoutés

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Si l'association nationale des étudiants en médecine de France (Anemf) estime avoir été écoutée et va signer le protocole d'accord pour les étudiants proposés par Olivier Véran, il en va autrement des internes : lls sont satisfaits des avancées salariales obtenues, mais attendent toujours des garanties sur d'autres points avant de signer un quelconque accord. 

Ségur de la santé : internes et étudiants en médecine écoutés

Y a pas à dire : l’association nationale des étudiants en médecine de France (Anemf) est heureuse. Dès hier, soir dans des posts sur les réseaux sociaux, l’Anemf faisait part de sa satisfaction quant aux conclusions du Ségur de la santé, pour les étudiants en médecine, en qualifiant les négocciations de « pas historique » :

Dans un communiqué diffusé ce matin, l’Anemf revient sur les avancées obtenues : « Hier, un pas conséquent a enfin été franchi par le Ministère des Solidarités et de la Santé à l’issue des multiples réunions de négociations du Ségur de la Santé, où nous faisons entendre la voix des étudiants en médecine depuis le premier jour. » À la rentrée 2020, précise l’Anemf, « le salaire de la DFASM1 sera doublé et passera de 129€ brut mensuel à 260€ brut mensuel. Le salaire de DFASM2 passera de 251€ brut mensuel à 320€ brut mensuel. Le salaire de DFASM3 passera de 289€ brut mensuel à 390€ brut mensuel ». L’Anemf précise bien, cependant, que ce « pas historique » n’est pas celui attendu : l’Anemf a toujours revendiqué un salaire de 390 euros nets. Dans un précédent communiqué, l’Anemf écrivait : « Les étudiants hospitaliers payés actuellement 1,29€/h rappellent leur position : ils demandent à minima 390€ net mensuel dès la 4ème année de médecine à la hauteur des autres étudiants stagiaires de l’enseignement supérieur. » Par ailleurs, ajoute l’Anemf, « à ces mesures s'ajoute la création d’une indemnité d’hébergement de 150€ brut pour les stages ambulatoires en zone sous-dense ».
 

Les internes attendent des précisions

Du côté de l’intersyndicale nationale des internes (isni), on se targue également d’avoir été entendu, sur certains points. Dès mercredi, le ministre de la Santé, lors de la dernière réunion du Ségur de la santé avec les internes, avait lâché une enveloppe supplémentaire de 33 millions d’euros. Hier, des représentants syndicaux d’internes nous confiaient qu’ils allaient vérifier si cette nouvelle enveloppe permettait d’atteindre le smic horaire revendiqué par les syndicats. Il semble que oui, si l’on en croit la communication de l’Isni : « Olivier Véran a accepté d’augmenter l’enveloppe de 91 à 124 millions pour arriver à une rémunération au Smic horaire des internes. » Mais les syndicats veulent que le ministre satisfasse d’autres revendications : « Au-delà de l’aspect pécuniaire, les questions de qualité et sécurité des soins et de la formation sont essentiels pour les internes. Les deux intersyndicales ont formulé des propositions dans ce sens au ministre, pour que ces mesures soient présentes dans un protocole d’accord soumis en début de semaine prochaine ».
Contacté par WUD, la situation n’était pas aussi claire pour l’Isnar. « Nous attendons toujours les simulations du gouvernement pour nous démontrer que les 33 millions supplémentaires correspondent bien à un smic horaire », précise Morgan Caillault, président de l’Isnar-IMG. Autres revendications de l’Isnar-IMG : des sanctions contre les établissements de santé qui ne respecteraient la limite du temps de travail hebdomadaire de 48 heures. Aussi, le syndicat d’internes en médecine générale attend l’application des demi-gardes, mais aussi la mise en place d’une visite médicale pour les internes, à l’entrée de chaque stage, afin d’évaluer les risques psycho-sociaux. Tout n’est pas encore joué….

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