Stéphanie Garcia vient d'accoucher d'une petite Lya. Son tout premier enfant. Pour mettre au monde sa fille, elle a dû faire 45 minutes de route entre Decazeville et Rodez, dans le département de l'Aveyron. La cause : la fermeture des maternités de Decazeville et de Figeac selon France 3 Occitanie. Malheureusement cette situation risque d’être le quotidien de plus d’une maman.
Une situation à laquelle sont de plus en plus confrontés les pompiers qui à présent reçoivent une formation dédiée à la gestion des accouchements en urgence. "C'est assez exceptionnel de faire accoucher une femme dans notre camion, mais ces interventions sont en progression depuis plusieurs années" raconte Cédric Garcia, adjudant-chef des sapeurs-pompiers de l'Aveyron. "Maintenant on y est mieux préparé. On peut mettre en œuvre les gestes appris en formation."
40 vont fermer partiellement et délester leur charge de travail vers des structures voisines souvent déjà en difficulté
Les chiffres de l’enquête de la ONSSF (Organisation nationale syndicale des sages-femmes) et du CSED (Collectif Santé en Danger) sont éloquents :
26,5 % des maternités de France, soit plus d'une sur quatre, sont en « difficulté majeure », en cause un manque cruel de personnels, médecins, sage femmes, infirmières. Six ont définitivement fermé entre janvier 2021 et juin 2022. 40 vont fermer partiellement et délester leur charge de travail vers des structures voisines souvent déjà en difficulté.
La fermeture partielle signifie l’arrêt des consultations de suivi de grossesse, des cours de préparation de naissance, de l’acupuncture, des échographies, de l’addictologie, moins de lits en néonat, fermeture de lits ou d'aile complète de suites de couches, fermeture de salles de naissance les week-end, fermeture du service d'orthogénie... En bref, mieux vaut ne pas avoir une grossesse à risque en ce moment.