Plan addicto : une enveloppe de 120 millions un peu bidon ?

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Le ministère de la Santé annonce la mise en place d’un fonds de lutte contre les addictions, bien garni de 120 millions d’euros. Il absorbe le fonds de lutte contre le tabagisme.

Plan addicto : une enveloppe de 120 millions un peu bidon ?

Dans un communiqué du ministère de la Santé, Agnès Buzyn « se félicite de la mise en place du fonds de lutte contre les addictions », prévu par la loi de financement de la sécurité sociale 2019. Doté d’une belle enveloppe de 120 millions d’euros, il est destiné à la lutte contre les addictions au tabac, à l’alcool ou au cannabis.
 
Dans le détail, 46 millions seront consacrés à l’aide à l’arrêt du tabac, notamment via le financement des substituts nicotiniques, 32 millions à soutenir des projets en régions, 18 millions à des projets nationaux, 13 millions à la recherche, et 11 aux campagnes marketing (plus de détails dans l’arrêté qui fixe la liste des bénéficiaires)

Vases communicants

Le fonds vient remplacer celui de lutte contre le tabagisme, financé en quasi-totalité par les taxes sur les produits du tabac. Ce fonds était doté à hauteur de 100 millions d’euros. La lutte contre les autres addictions coûterait donc environ 20 millions d’euros.
 
La décision de fusionner les fonds, discutée au Parlement, avait fait l’objet de débats agités fin 2018. Les sénateurs, notamment, craignaient que la nouvelle entité soit chargée de plus de missions, sans fonds supplémentaires. Certains regrettaient notamment l’absence de projet visant à taxer davantage l’alcool, et notamment le vin, pour alimenter ce fonds commun.
 

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On pourra également regretter la concomitance d’une autre actualité : celle de la proposition de loi émanant de 72 députés LREM, prévoyant un assouplissement de la loi Evin dans les stades. En somme, renforcer l’association consommation d’alcool et compétitions sportives. Et, du coup, sans contrepartie des alcooliers
 
Finalement, la création de ce nouveau fonds est-elle vraiment une si bonne nouvelle ?
 
Retrouvez la Consult’ de François Bourdillon, (ex-)directeur de Santé publique France


 
 
 
 

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