Parcoursup : nouvelle plateforme, manque de moyens ?

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Ouverte depuis le 20 décembre, la nouvelle plateforme Parcoursup.fr intègre désormais les études de santé. Mais un certain nombre de facultés manqueraient de moyens pour mettre en place les nouveaux cursus.  
 

Parcoursup : nouvelle plateforme, manque de moyens ?

La troisième édition du site Parcoursup.fr est ouverte depuis le 20 décembre dernier. Objectifs du gouvernement : « permettre aux candidats de consulter les formations, d'affiner leur projet d'orientation et de se préparer à la phase de formulation des vœux qui débutera le 22 janvier 2020 », explique un communiqué daté du 20 décembre.
 
Quelles sont les nouveautés de ce dernier cru ? L'offre de formation proposée sur la plateforme a encore été enrichie pour rassembler cette année l'ensemble des formations reconnues par l'État. Soit plus de 600 nouvelles formations dont les nouvelles formations paramédicales (orthophoniste, orthoptiste, audioprothésiste, ergothérapeute, psychomotricien, pédicure-podologue, technicien de laboratoire médical…).
 
Et, bien sûr, à la suite de la suppression de la Paces, les études de santé (maïeutique, médecine, odontologie, pharmacie et kinésithérapie…) sont désormais présentes sur la plateforme sous la forme de deux types de parcours.

Deux types de parcours

Premièrement, la licence avec option "accès santé" (L.AS) qui est proposée y compris par des universités n'ayant pas de faculté de santé. Elle permettra à un étudiant de débuter dans une licence "classique" de son choix (en droit, en économie, en langues...) avec une option d'enseignements en santé qui le formera pour rejoindre, dans un deuxième temps, un cursus en santé.
 
Deuxièmement, le parcours spécifique "accès santé" (PASS) qui est proposé uniquement dans les universités ayant une faculté de santé, pour permettre d'accéder à un parcours composé majoritairement d'enseignements en santé mais également d'une "mineure" dans une autre discipline.
 
Sexy sur le papier, cette nouvelle mouture a également subi son lot de critiques. Dès le 13 décembre, la Conférence des doyens des facultés de médecine faisait part dans un communiqué des « incertitudes majeures » qui pesaient sur la mise en œuvre des réformes études de santé.

Plus de moyens que la Paces 

En cause notamment, la réforme de l’accès aux études de santé du 1er cycle qui serait complexe car elle nécessite « une collaboration avec de nombreuses autres composantes universitaires hors santé, ce qui justifie un temps d’explications et de négociations ainsi que des moyens qui dépassent largement ceux qui étaient attribués à la Paces ».
 
Pour mener à bien cette réforme censée faciliter la diversification et la réussite de nos étudiants, il est donc indispensable « de mettre en place un dispositif pédagogique et administratif exigeant et efficace », poursuivait la Conférence des doyens, dont une enquête récente a montré que plus de la moitié des universités n’avaient pu finaliser la procédure de validation de la réforme par leurs conseils.
 
Il y a deux semaines, plusieurs d’entre elles étaient encore « dans l’incapacité de pouvoir déterminer comment accueillir tous leurs étudiants dans les différents parcours sans disposer de moyens réellement à la hauteur de l’ambition de cette réforme », jugeaient les doyens.

Dans l’impasse 

Quant au Monde, il expliquait que 20 % des établissements n’avaient encore adopté ces offres de formation dans leurs conseils de gouvernance, tandis que « près de la moitié des 37 facultés de santé n’ont pas affiché le nombre de places ouvertes dans les différentes filières ».
 
Un manque de moyens (et de locaux) qui fait dire à des universitaires qu'ils se retrouvent dans l’impasse, rapporte Le Monde : « Entre 60 et 100 millions d’euros sont jugés nécessaires par les présidents pour développer ces parcours et organiser, en parallèle, une dernière Paces pour les redoublants ». En effet, l’État proposerait 1200 euros par étudiant, alors qu’il en faudrait trois fois plus, selon les doyens.
 
Des doyens qui n’excluent donc pas d’offrir moins de places en « santé » malgré le refus du ministère. « Tant qu’on ne nous donne pas les moyens, nous n’ouvrirons pas les places supplémentaires », a d’ailleurs déclaré au Monde, Olivier Oudar, de l’université Paris-XIII.
 

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