
« La désinformation en santé n'est pas une opinion, c'est un risque. Elle met en danger nos concitoyens et affaiblit notre système de soins », a déclaré le ministre, cité dans un communiqué.
« Avec cette mission, nous posons les fondations d'une politique publique ambitieuse et durable, capable de répondre aux attaques contre la science et de protéger les Français », a-t-il ajouté.
Cette mission a été confiée à Mathieu Molimard, professeur de pharmacologie clinique, Dominique Costagliola, épidémiologiste et biostaticienne, et Hervé Maisonneuve, médecin en santé publique, co-auteurs en mai d'une tribune publiée par Le Point, demandant la création d'un site public d'information médical, validé par des experts et accessible à tous.
« On est satisfaits d'obtenir cette mission qu'on appelle de nos voeux depuis un certain temps », a réagi auprès de l'AFP Mathieu Molimard.
Rapport de mission attendu en décembre
Ces trois scientifiques sont chargés de « cartographier les acteurs publics, associatifs et académiques » déjà mobilisés, « recueillir les expériences et bonnes pratiques », et « évaluer la coordination actuelle » entre les acteurs et les dispositifs d'alerte.
Face à des « acteurs qui font des choses très bien mais travaillent dans leur coin, faute de coordination », « notre ambition est d'arriver à mobiliser les forces vives pour (...) réagir de manière coordonnée », a détaillé le Pr Molimard, président de la Société française de pharmacologie et de thérapeutique (SFPT).
Les scientifiques, dont le rapport est attendu en décembre, formuleront des recommandations visant à « renforcer et pérenniser une stratégie nationale », a précisé le communiqué.
Yannick Neuder avait annoncé le 18 avril, lors d'un colloque au ministère de la Santé, la création future d'un « observatoire national dédié à la désinformation » et identifié des axes de travail : renforcer l'implication des plateformes numérique, créer un programme national d'éducation critique à la santé, et renforcer des outils institutionnels.
Une « stratégie d'influence publique », via un « réseau d'ambassadeurs scientifiques agréés » et le soutien aux « médias de fact-checking indépendants », est aussi dans les objectifs gouvernementaux.
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Au printemps, les mesures envisagées avaient été jugées insuffisantes par certains spécialistes de la désinformation, qui déploraient notamment l'absence de budget dédié et de prise en compte des pratiques de soins non conventionnelles.
Avec AFP