Le docteur Déplanque et le couple Legrand, âgés respectivement de 62, 63 et 67 ans, ont décidé de prendre leur retraite simultanément à la fin du mois d'octobre. Cette décision soudaine a pris de court la maire de Bucquoy, Anne-Marie Barbier, qui déclare à France 3 : « Cette nouvelle fait l'effet d'une bombe [...]. Nous n'avons pas eu de temps pour préparer l'après. »
Des milliers de patients laissés sans solution
Le départ de ces trois médecins laisse entre 3 000 et 5 000 patients sans praticien attitré. Les témoignages recueillis par la chaîne illustrent l'inquiétude grandissante des habitants : « J'ai une sclérose en plaques. Comment se soigner ? On ne sait pas. » « Je suis suivi pour un cancer et demain, on ne sait pas ce qui peut nous arriver. [...] Dans quel pays vit-on ? Il y a un gros problème. » « Je souffre d'une inflammation du bras, j'ai besoin d'arrêts de travail régulièrement. Il faudra aller loin, mais Arras est aussi saturé ! »
Deux ans de loyer offerts au médecin qui viendra s’installer
Face à cette situation critique, la mairie de Bucquoy tente de réagir. Anne-Marie Barbier propose « d'offrir deux ans de loyer à ceux qui viendraient s'installer dans le cabinet de la commune ». Elle travaille également en collaboration avec les facultés de médecine de Lille et d'Amiens pour attirer de jeunes praticiens.
En attendant de trouver une solution pérenne, les habitants peuvent se tourner vers une cabine de téléconsultation installée dans la pharmacie locale. Comme l'explique la directrice : « L'intérêt, c'est de répondre à une otite, une angine, des symptômes de grippe... On a quand même une population âgée et qui ne pourra pas forcément se déplacer. »
L'ARS est concernée et cherche des solutions
La situation de Bucquoy n'est malheureusement pas un cas isolé. Selon une enquête de l'UFC-Que Choisir, « dans le département, 13,6 % des habitants éprouvent de réelles difficultés pour consulter un médecin généraliste ». Une réunion d'urgence s’est tenue le 25 septembre avec les différents acteurs de la région, dont l'Agence régionale de santé (ARS), pour tenter de trouver des solutions à cette crise médicale qui frappe Bucquoy et ses environs. L’ARS a publié un communiqué à la sortie de cette réunion, expliquent qu’elle était mobilisée sur le sujet : « Les acteurs se sont engagés à tout mettre en œuvre pour conserver une offre de soins en créant les conditions d’un maintien en activité des médecins retraités et d’une installation de nouveaux médecins qui seraient intéressés par un exercice dans le territoire. »
« Un comité de suivi rassemblant l’ensemble des partenaires est mis en place sous l’égide de l’ARS pour assurer un suivi opérationnel et régulier de la situation et des solutions mises en œuvre tant que le territoire n’aura pas retrouvé une offre pérenne et adaptée aux besoins de la population. »
Source:
France 3 - BFM