Les kinés sont plus radicaux que les médecins : tout soignant condamné pour violences sexuelles doit être interdit d'exercice pour toujours

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Alors qu'est jugé à Vannes le chirurgien pédocriminel Joël Le Scouarnec, l'Ordre des kinésithérapeutes a proposé mercredi d'interdire systématiquement d'exercice tout soignant condamné pour des faits de nature sexuelle.

Les kinés sont plus radicaux que les médecins : tout soignant condamné pour violences sexuelles doit être interdit d'exercice pour toujours

© Midjourney x What's up Doc

« L'Ordre des kinésithérapeutes est favorable à ce que tout professionnel de santé définitivement condamné pour des faits à caractère sexuel, fasse l'objet d'une interdiction définitive d'exercer auprès de patientes et patients, à l'instar du dispositif prévu au sein de l'éducation nationale et du monde sportif », a-t-il indiqué dans un communiqué.

« L'objectif est de protéger les patientes et les patients en empêchant tout risque de récidive dans la sphère professionnelle », a expliqué l'Ordre.

Cette prise de position intervient alors qu'est jugé aux assises du Morbihan le chirurgien Joël Le Scouarnec, accusé de 111 viols et 189 agressions sexuelles, souvent sur des mineurs, pendant sa carrière médicale. Pour ce procès, L’Ordre des médecins, accusé d’inaction sur ce dossier, s’est constitué partie civile

En 2005, Joël Le Scouarnec avait été condamné à 4 mois de prison avec sursis pour détention d'images pédopornographiques par le tribunal correctionnel de Vannes. Il avait ensuite poursuivi sa carrière, mais aussi les viols et agressions.

Éviter la récidive

Selon Pascale Mathieu, la présidente de l'Ordre des kinés, le caractère systématique d'une interdiction d'exercer permettrait d'éviter que des soignants condamnés pour des faits de nature sexuelle ne réussissent à poursuivre leur activité professionnelle malgré leur condamnation.

« On a eu le cas d'un professionnel qui avait été radié en première instance pour des agressions sexuelles, avant que la chambre nationale disciplinaire, saisie en appel, ne réduise la peine à deux ans d'interdiction », a-t-elle indiqué à l'AFP.

Le kiné a repris son activité après sa peine, mais « malheureusement, il vient d'y avoir une récidive, après plusieurs années. Nous avons eu des nouvelles plaintes, et nous venons à nouveau de re-déposer plainte contre lui », a-t-elle poursuivi.

« Pour moi, la première infraction à la loi devrait interdire la profession à tout jamais, parce qu'on ne peut pas mettre les patients en danger », estime-t-elle.

Dans une autre affaire, l'Ordre national des kinés est en train d'essayer de s'opposer à l'inscription d'un ancien professionnel du sport, condamné pour une agression sexuelle sur mineure, a-t-elle expliqué.

Interdit d'exercer sa profession en France, « il est parti dans un pays européen faire des études de kinésithérapie, et quand il est revenu, il a demandé son inscription à l'Ordre », regrette Pascale Mathieu.

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« S'il le faut, nous irons jusqu'au Conseil d'État » pour contester cette inscription, a-t-elle dit.

Avec AFP

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