Les Chirurgiens-dentistes veulent laisser la violence à la porte du cabinet

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Le 4 juin dernier, une assistante dentaire se faisait agresser par un patient dans les Côtes d’Armor. Un évènement trop récurrent qui appelle à des changements selon le syndicat des Chirurgiens-Dentistes de France.

Les Chirurgiens-dentistes veulent laisser la violence à la porte du cabinet

Une agression qui appelle à l’action. Après qu’une assistante dentaire ait été agressée le 4 juin dernier, le syndicat « Les Chirurgiens-Dentistes de France » demande aux pouvoirs publics d’agir. « [Nous appelons] le Gouvernement à combattre l’insécurité qui touche l’ensemble des personnels de santé et les patients », écrit-il dans un communiqué de presse.

C’est dans un cabinet dentaire des Côtes-d’Armor que cet événement s’est déroulé. « Un patient s’est présenté à l’accueil sans avoir appelé au préalable, détaille le délégué général de l’association professionnelle. Il a assuré avoir appelé une vingtaine de cabinets avant ». L’assistante dentaire n’a pas été en mesure de répondre favorablement à sa demande de rendez-vous d’urgence . « Quand l’assistante lui a indiqué que l’agenda du dentiste était plein pour la journée, il lui a donné un coup de poing dans le visage », indique le Dr Marco Mazavet. Si l’individu n’a pas pu être retrouvé par la suite, l’assistante, elle, a écopé de trois jours d’ITT.

Un acte violent qui n'est malheureusement pas isolé. « Selon l’Observatoire national des violences en milieu de santé (ONVS), 23 780 cas de violence ont été signalés en 2019. Les personnels de santé représentent 81 % de ces victimes d’atteintes aux personnes », poursuit le syndicat. Pour Marco Mazavet, pas de doute : ce phénomène est le résultat d’une « triple souffrance ». « La souffrance du praticien car il n’a que deux bras. La souffrance de l’assistante car elle se fait harceler. La souffrance du patient qui souhaiterait être pris en charge rapidement », énumère celui qui souligne qu’une rage de dent est souvent évaluée à 8 sur 10 sur une échelle de douleur.

Pour endiguer ce phénomène qui risque de prendre de l’ampleur en marge des retards accumulés pendant la crise, le syndicat appelle à d’abord traiter les « symptômes ». « Pour les épisodes violents au cabinet, il faut vraiment qu’on puisse avoir les moyens de former nos personnels pour mettre en place des protocoles, notamment de communication non-violente », explique-t-il. Cette ordonnance doit être accompagnée du traitement de la cause. « C’est-à-dire trouver des solutions pour s’assurer que la prise en charge des urgences soit optimale et acceptable pour la santé des patients et le quotidien du praticien. Ça passe par diverses solutions à développer en fonction des contraintes d’un territoire. La réponse ne peut pas être uniforme », détaille-t-il, effleurant ainsi la problématique épineuse de la démographie médicale.

Si le gouvernement n’a pas encore répondu à leur appel, le délégué général promet que son syndicat restera très actif sur cette question cruciale. « On va rester très mobilisés. Il faut une action rapide car on va aller à la catastrophe dans certains territoires », intime-t-il.

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