Depuis 25 ans, la Ville de Paris surveille la concentration des pollens dans l'air ambiant grâce à un capteur situé sur le toit de l'Institut Pasteur. Le nouveau "pollinarium" permet lui d'anticiper l'arrivée des grains dès les premières émissions, soit deux à trois semaines avant leur diffusion générale dans l'air de la capitale, et d'en informer la population.
Huit espèces d'arbres et dix d'herbacées, principalement des graminées, ont été collectées dans un rayon de 20 à 50 km autour de la capitale.
Noisetier, bouleau, aulne, charme, vulpin, flouve... elles sont présentées près du bassin du Parc Floral, à raison de quatre plants par espèce récoltés aux quatre points cardinaux de Paris afin de représenter la diversité génétique des végétaux franciliens les plus allergisants.
Pour repérer les pollens, les jardiniers du parc viennent tapoter chaque matin les inflorescences de chaque plant. "Ils regardent s'il y a un début ou une fin d'émission de pollens et renseignent une interface numérique avant 12h00", explique Emmanuelle Boulvert, ingénieure à la Direction de la santé publique de la Ville de Paris. Un message est ensuite envoyé vers 17h00 à tous les abonnés de la lettre d'information www.alertepollens.org pour leur permettre de démarrer un traitement préventif rapidement.
Les émissions de pollen s'étendent en général de janvier à octobre. Selon les années, les dates peuvent varier en fonction des conditions météorologiques.
Pour Anne Souyris, adjointe à la mairie de Paris chargée de la Santé, l'objectif est avant tout d'aider les Parisiens à se traiter préventivement pour diminuer les symptômes
"Le pollinarium va permettre de savoir exactement à quel pollen on est allergique et de réduire la durée des traitements", souligne Emmanuelle Boulvert.
Pour Anne Souyris, adjointe à la mairie de Paris chargée de la Santé, l'objectif est avant tout d'aider les Parisiens à se traiter préventivement pour diminuer les symptômes.
"On a déjà 30% d'adultes allergiques aujourd'hui en France. On sait qu'on risque d'arriver à 50% en 2050 et l'objectif est d'inverser cette tendance", plaide-t-elle.
A Paris, la pollution de l'air liée au trafic routier, facteur important d'allergies, démultiplie l'effet des allergies dues aux essences végétales. "C'est très important d'agir sur ces deux facteurs, en particulier près du périphérique où l'on a 11% d'enfants en plus qui sont asthmatiques", précise l'élue.
Le changement climatique rend par ailleurs l'arrivée des pollens plus précoce. "On a des épisodes plus longs et des charges polliniques plus importantes", souligne Marie Gantois, de la Direction des espaces verts de Paris.
Il existe seize pollinariums en France, tous dans l'Ouest de la France à l'exception de Paris, dernier né.
Avec AFP