Le (vrai) bilan du grand classement 2022 des CHU et des spécialités

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Si les spécialités préférées des internes restent assez stables sur un an, c’est dans le choix des différents CHU que ça bouge à tous les étages. Et pas qu’un peu ! Cette année, c’est Grenoble, le CHU gagnant !  

Le (vrai) bilan du grand classement 2022 des CHU et des spécialités

Où sont donc partis en stage les meilleurs ? Notre classement analyse les choix de CHU formulés par les internes en fonction de leur rang au concours. Ces résultats permettent d’établir un ordre de préférence des 28 CHU selon le rang de classement moyen des futurs médecins qui les ont choisis. On vous le disait, c’est le CHU de Grenoble qui fait sensation cette année, puisqu’il gagne 4 places dans notre classement, pour se hisser en tête (il était 6e en 2018, 4e en 2019 et 5e en 2020). Il relègue les Hospices civils de Lyon en deuxième position ; le CHU de Rennes quant à lui reste à la 3e place. Celui de Montpellier, dauphin de Lyon l’année dernière, sort du trio de tête pour chuter au 6e rang. 

Top 5 classement CHU 2022

La perte d’attractivité du CHU de Nantes, que nous avions observée et analysée l’année dernière, se confirme… Il poursuit sa dégringolade pour tomber au 7e rang – il était 1er en 2017, 2e en 2018, 1er en 2019 et 6e en 2020. 

Nous nous demandions l’année dernière si le CHU de La Réunion allait dépasser l’AP-HP (aujourd’hui 10e, comme en 2020) et l’AP-HM (9e, +3 places cette année). Eh bien il l’a fait : David a écrasé Goliath ! Avec sept places prises, il cogne même à la porte du trio de tête, en se plaçant en 4e position !

Une autre belle ascension, une « remontada » même : celle du CHU de Martinique / Pointe-à-Pitre. Bon dernier en 2019, dans les trois dernières places en 2020, il monte de… 10 places cette année, pour accrocher la 16e position !

Quand certains montent, d’autres y perdent, comme les malheureux CHU de Besançon, de Reims et de Limoges -– ce dernier, accusant la plus forte chute (-6 places), termine derrière Reims, en dernière position, à la 28e place. –.

Bottom 5 Classement CHU

Enfin, il reste ceux qui n’ont pas fait le plein, comme le CHU de Clermont-Ferrand avec 6,3 % des postes restés vacants.
 

Un quinté de tête inchangé dans le classement des spécialités

Passons alors aux spécialités, ce n’est pas compliqué, tout le quinté de tête reste inchangé cette année. On assiste à des mouvements pour les places suivantes : la néphro et la radio gagnent 3 places chacune, en se  positionnant respectivement aux 7e et 9e places.

Top 5 classement spécialité 2022

Fait notable : l’infectiologie accélère sa    dégringolade pour se retrouver en 10e position (elle était 3e en 2017, 4e en 2018, 5e en 2019, 6e en 2020). Les effets d’un Covid long ? « Si les services de maladies infectieuses continuent à être dédiés uniquement au Covid, les conséquences sur l’attractivité risquent de se faire sentir », pouvait-on lire dans notre analyse, l’année dernière.

L’autre victime collatérale de la pandémie, c’est la médecine interne / immunologie, qui avait regagné 6 places l’année dernière. Elle les perd à nouveau pour retomber en 24e position. Cette perte de vitesse pour ces deux spés s’explique-t-elle par   une activité envahie par le Covid-19 ? Ou s’agissant de deux spécialités à exercice très hospitalier (beaucoup dans le public), est-ce la situation des hôpitaux impactés par le manque de personnels, de moyens qui altère leur attractivité ?

On compte 3 autres spés exercées essentiellement en milieu hospitalier souffrant elles aussi d’une certaine désaffection : l’hémato, la médecine intensive - réanimation et la génétique médicale perdent 4 places chacune, et  se retrouvent respectivement aux 25e, 27e et 38e positions.

La fin de notre classement reste inchangée depuis 2 ans : nous retrouvons le même quinté perdant, composé de la santé publique, la biologie médicale, la gériatrie, la psychiatrie et la médecine / santé au travail. La situation est particulièrement préoccupante dans ces deux dernières spés, où de nombreux postes n’ont pas été pourvus : 11,5 % de postes vacants en psychiatrie, 23,5 % en médecine et santé au travail !

 

 

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