Le système de santé francais se prend une gifle

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Au village (OCDE) sans prétention, j’ai mauvaise réputation

Le système de santé francais se prend une gifle

L’Organisation de Coopération et de Développement Economiques (OCDE) est impitoyable avec le système de santé français. Elle le juge trop dépensier comparé aux 34 autres membres de l’organisation, composée essentiellement de pays développés.

C’est ce qui s’appelle molester sans ménagement. Dans ses derniers travaux, l’OCDE joue en effet au vigile à l’égard du système de santé français ! 

Comme nous le rapporte l’APMnews, l’organisation de coopération et de développement, qui a présenté jeudi les résultats d’une étude sur l’économie française, juge que soigner coûte « trop cher » dans l'Hexagone ! 

La faute aux dépenses hospitalières….

Certes la qualité des soins en France est l’une des meilleures de l’Union européenne (UE), avec 75 décès évitables pour 100 000 habitants en 2014, contre 125 en moyenne sur l’ensemble de l’UE. Mais ce n’est pas assez pour contenter l’organisation parisienne. Celle-ci pointe du doigt le coût des dépenses de santé trop élevé dans le pays. A 11% du PIB en 2016, contre 8 % en 1990. Pire, elles « risquent d’augmenter », s'inquiètent d’ores et déjà ces économistes.

Dans le collimateur des gendarmes, les dépenses hospitalières. Elles représentent chez nous 3,5 % du PIB en 2015, contre 2,4 % en moyenne sur l’ensemble des 35 pays membres. L'OCDE note, par ailleurs, un recours faible aux médicaments génériques. Ce n’est pas la première fois que la France se fait taper sur les doigts à ce sujet... Ils représentent 30 % des médicaments remboursés en 2015 en volume, et 15 % en valeur. Des chiffres, c'est vrai, très éloignés de la Grande-Bretagne (respectivement 85 % et 35 %) ou encore de l’Allemagne. « Un recours accru aux médicaments génériques permettrait de baisser les coûts », rappelle à ce titre l’organisation internationale.

… et à la prévention, comme d’hab’

Enfin, elle est connue comme étant le parent pauvre du système de santé français et ne déroge pas à sa réputation. La prévention représente 2 % des dépenses de santé françaises en 2015, contre près de 3 % dans l’ensemble des autres pays de l'OCDE. Le meilleur élève étant le Canada avec plus de 6 % de dépenses de santé consacrées à la prévention. La classe...

En guise de devoir de rattrapage, le maître d'école propose de favoriser la prévention en augmentant la rémunération des professionnels de santé impliqués, ainsi que de ceux liés au traitement des maladies chroniques. Cela permettrait de « réduire le nombre de soins, des ordonnances et la vente de médicaments », conclut-il. On verra si Agnès Buzyn, qui ne cesse de répéter qu’elle fera de la prévention la pierre angulaire de son programme, sera sensible à ces recommandations. Mais en attendant, tous au sirop d’érable !

Source:

Bruno Martrette-Gomez

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