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Plus d’un tiers des soignants hospitaliers (35%) se disent en mauvaise santé psychologique, une augmentation de 6 points par rapport à l’année précédente, selon cette enquête réalisée en mars 2025 auprès de 1 164 professionnels de santé. C’est deux fois plus que le reste de la population active en emploi.
La moitié (56%) des sondés déclarent également ressentir fréquemment de l’anxiété, du stress, ou une charge mentale excessive en raison de leur travail. Les infirmiers semblent les plus touchés (58%), suivi des aides-soignants (47%), puis des médecins (39%).
À tel point que 39% des professionnels de santé hospitaliers ont déjà été contraints d’interrompre leur activité pour des raisons psychologiques, dont 12% au cours des 12 derniers mois. (42% des aides-soignants, 39% des infirmiers et 27% des médecins).
Un tiers des médecins (34%) déclarent même avoir déjà été en burn-out (40% des infirmiers et 38% des aides-soignants). C’est 17 points de plus que chez le reste de la population active.
Manque de reconnaissance et surcharge de travail
Cette psychologique altérée se répercute sur le quotidien des professionnels de santé. Beaucoup évoquent des troubles du sommeil, une modification des comportements alimentaires ainsi qu’une baisse de motivation à pratiquer une activité physique. Des conséquences là-aussi beaucoup plus observées que chez les autres actifs.
Un épuisement professionnel dû en majorité au manque de reconnaissance, à la charge de travail trop importante, et au décalage entre les attentes initiales et la réalité du métier.
La confrontation à la violence n’arrange rien, puisque 54% des professionnels disent avoir déjà été confronté à une situation violente (incivilités, agressivité, relations conflictuelles avec les collègues). C’est 20 points de plus que chez les autres salariés.
Former dès les études
L’étude souligne également que 83% des professionnels de santé hospitaliers estiment ne pas avoir été suffisamment formés à a gestion du stress au cours de leurs études.
D’autant que près de la moitié (42%) des moins de 35 ans dit avoir rencontré des difficultés psychologiques avant leur entrée définitive dans le monde du travail.
Pourtant, Jean-Bernard Castet, directeur général adjoint Affaires publiques et Santé chez MNH, estime que ces chiffres ne sont pas « une fatalité ». Selon lui « En agissant dès la formation initiale, en renforçant leurs compétences psychosociales, nous pouvons (donner aux soignants) des outils permettant d’être mieux armés pour faire face à la réalité du monde hospitalier » .
En effet, à la grande majorité, les soignants estiment qu’une meilleure préparation pendant les études permettrait pourtant d’améliorer leur bien-être, mais aussi de réduire l’absentéisme et d’améliorer la prise en charge.
La présence de psychologues dans les services, ainsi que des ateliers de communication sont également cités parmi les solutions envisageables pour améliorer leur santé mentale.