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MAJ du 25 Avril 2025
Est-ce que le sort des internes a passionné les Français ? Le reportage diffusé sur France 2, hier soir, le 24 avril, a rassemblé 1,69 million de téléspectateurs et 9,9% du public devant sa télévision, se classant 3e de la soirée derrière TF1 et la série Léo Mattéï avec Jean-Luc Reichmann et une rediffusion de la série policière Poulets grillés sur France 3.
Ce score du magazine est en légère hausse par rapport aux audiences de la semaine précédente, voici le lien pour le replay.
Article du 23 Avril 2025
Aux urgences de Fréjus, on suit deux internes dans une garde de 24 heures. Patients trop nombreux, responsabilités parfois trop lourdes, rythme plus que soutenu, la difficulté du quotidien des jeunes médecins saute aux yeux.
Dépités, les futurs médecins confient leur détresse : « Peut-être que je n’ai pas choisi le bon métier », « Il y a beaucoup de dossiers, j’ai peur de me tromper. »
Les journées de travail interminables reviennent, elles-aussi dans la conversation. « En théorie, on doit être présents de 8h30 à 18h30. Mais en réalité, on atteint facilement les 60 à 80 heures par semaine... » Tout cela, pour un salaire qu'on connaît. Une vie entre parenthèses, pendant plusieurs années, afin d'accomplir son rêve : devenir médecin. Alors oui, mais à quel prix ?
Un quotidien rude, surtout pour la santé mentale des internes
Le reportage le martèle : un quart des internes ont déjà eu des idées suicidaires. Un chiffre colossal, mais qui reflète l’horreur des conditions de travail.
La tragique histoire d’Élise, interne de 23 ans, en est témoin. Les journalistes de France TV sont partis à la rencontre de sa mère, endeuillée. La jeune femme s‘est donné la mort, épuisée et en burn-out. « Elle a parfois travaillé 10 jours sans pause, et elle faisait des semaines de 100 heures », déplore sa maman.
Pour aider ces internes à bout de souffle, on part aussi à la rencontre d’Élena Fournier, fondatrice d’une plateforme d’écoute et d’entraide : Colibri Libre. Ayant été interne également, elle a traversé une grosse dépression à cause du rythme infernal de l’hôpital. Elle explique : « Il me paraissait plus simple de ne plus vivre plutôt que d’affirmer que ce que je vivais était trop pour moi. »
https://www.whatsupdoc-lemag.fr/article/briser-lomerta-qui-entoure-le-suicide-des-internes
À la fin du reportage, on retrouve les deux internes de Fréjus qui se réjouissent d’avoir pu prendre deux pauses d’une demi-heure en 24 heures de garde… Malgré la difficulté de l’internat, certains étudiants réussissent à garder la tête hors de l’eau : « Parfois, je pense que je suis nul car j’ai foiré une fois, mais j’oublie les 100 fois précédentes où j’ai réussi. »
L’émission montre l’autre côté du rideau, celui que les patients ne voient pas. Ces patients qui ne saisissent pas ce qu’il se joue derrière le temps d’attente interminable aux urgences. Comme le dit un des apprentis médecins interviewé : « L’internat, c’est le saut dans le vide. L’hôpital se repose beaucoup sur nous. » Une notion que les téléspectateurs pourront saisir, demain soir, sur France 2.