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Tout de blanc vêtus, ces infirmières, médecins ou cadres de santé ont marché entre Pointe-à-Pitre et les Abymes en hommage à Jean-Michel Gal, psychiatre de 67 ans, tué le 1er décembre par un patient de 48 ans au centre médico-psychologique du Gosier, sur l’île de Grande-Terre, où il officiait.
« Il nous manque terriblement. Je suis en colère contre tout, cette personne qui a fait le geste, et ce sentiment d’insécurité que l’on vit » souffle la voix chargée d’émotions Jean-Pierre Baral, 60 ans, infirmier en intra-hospitalier dans le même secteur que le docteur Gal, dont il salue la mémoire.
Travailler en sécurité
Sous le soleil puis la pluie, Christelle Antoine, la cinquantaine, défile une pancarte jaune autour du cou, sur laquelle est inscrit : « Votre bien-être notre mission » et « Travailler en sécurité !! Sé sa nou Vlé !! » (« Nous voulons travailler en sécurité » en créole, NDLR).
« La situation s’aggrave », explique cette professionnelle qui exerce depuis 21 ans et qui demande « du monde » et « du matériel » pour travailler.
Jimmy Louis, infirmier âgé de 46 ans dans l’équipe mobile de désescalade, espère surtout que « cette tragédie ne soit pas un événement isolé, qu’il y ait un avant et un après ».
« Il y a un gros enjeu autour de la prise en charge extra-hospitalière, car les centres médico-psychologiques ne sont pas forcément dans des locaux adaptés, car dans des maisons individuelles », relève Jimmy Louis, alors que plusieurs soignants soulignent « l’absence d’issues de secours » dans les bureaux, « des couloirs trop étroits » créant une « trop grande proximité avec les patients difficiles ».
Après le choc
Agent de service hospitalier, Hermin Hubert, 41 ans, est venu « pour soutenir (les) collègues du CMP du Gosier, dans cette tragédie car ils sont fortement atteints ». Plusieurs d’entre eux se trouvaient sur les lieux au moment des faits et n’ont pas repris le travail depuis.
« On a tous de près ou de loin des problèmes de sécurité au travail », a pour sa part indiqué Anne Poulichet, pédiatre de 51 ans, « très touchée », venue « par solidarité ».
À l’issue de la marche, une délégation de cinq personnes a été reçue à l’Agence régionale de santé (ARS), aux Abymes, pour « demander à être associés aux travaux en cours », a rapporté Christelle Antoine à l’AFP, à l’issue de cette réunion.
Avec AFP
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