Jérôme Marty : "s’il faut éclabousser, on éclabousse"

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Tout ce mois d'août, WUD part à la rencontre de ces médecins qui ont poussé un coup de gueule pour faire avancer le système en 2019. Aujourd’hui : le Dr Jérôme Marty, qui les a multipliés depuis le début de l'année. Du coup, on l’a laissé choisir son préféré…

Jérôme Marty : "s’il faut éclabousser, on éclabousse"

Si-Vic, Fakemed, CPTS, assistants médicaux, Doctolib, retraites… Depuis le début de l’année 2019, l’UFML-S a multiplié les coups de gueule, en particulier par l’intermédiaire de son président, Jérôme Marty, omniprésent sur tous les sujets, via les réseaux sociaux et des vidéos enflammées.
 
Nous ne nous serions pas permis de le dire, alors RMC l’a fait pour nous : il a été invité plusieurs fois sur le plateau des Grandes gueules, afin de répondre au « mépris » de certains envers la profession de médecin. Retour sur quelques mois d’indignation.
 

What’s up Doc. Quel coup de gueule retenez-vous ?

Jérôme Marty. Peut-être Doctolib, parce que ça revient de manière chronique. Je les ai rencontrés à l’invitation de M. Niox-Château, et on a mis les choses à plat sur plusieurs sujets. Mais il y a beaucoup à dire encore, et on communiquera bientôt, d’ailleurs.

WUD. Au regard de vos réactions, il y avait tant que ça à dire ?

JM. Nous en avons marre de ce mépris permanent des responsables politiques, institutionnels, administratifs et autres. Et ça demande une vigilance constante. Avec l’UFML-S, on s’attache à réagir fermement à la moindre sensation d’insulte, comme celle du fromager des Grandes gueules (Johnny Blanc, NDLR).

WUD. C’est un choix stratégique de ne rien laisser passer et d’être omniprésent ?

JM. Ça a toujours une utilité, parce qu’on s’attache à proposer des choses à côté, et les gens finissent par nous écouter. Au départ, nous sommes souvent seuls. C’était le cas par exemple lorsque nous avons commencé à demander le C à 50 euros. À l’époque, on était traités de populistes, mais beaucoup nous ont rejoints aujourd’hui dans cette demande. Gueuler, ça ouvre des portes, et il n’est donc pas inutile de répondre systématiquement.
On combat pour changer la gouvernance, donc on ne joue pas dans le périmètre qu’on nous impose. Et cette idée de démocratie syndicale fait son chemin !

WUD. N’avez-vous pas peur d’être pris pour le relou de service ?

JM. Ce n’est pas le comportement habituel des syndicats, nous en sommes bien conscients. Mais lorsque nous sommes devenus un syndicat, nous avons décidé de garder notre ligne de conduite. À savoir : s’il faut éclabousser, on éclabousse. L’intérêt, c’est de faire avancer les choses.
Le danger, c’est vrai, c’est de passer pour le gueulard perpétuel. À mon corps défendant, j’incarne l’UFML-S. Mais je dis à mes troupes de trouver un jeune et de me foutre dehors (rires) ! Ma manière de communiquer est très Sud-Ouest, très rugby, je ne prends pas de détours et ça peut choquer… Mais nous n’avons pas de temps à perdre !

WUD. N’est-ce pas aussi ce qui perpétue cette image populiste ultra-libérale d’extrême droite qui colle à la peau de l’UFML-S ?

JM. À la base, l’UFML est la branche politique de "Les médecins ne sont pas des pigeons", qui était à son commencement un peu comme "Le divan des médecins" aujourd’hui. Mais les "pigeons" ont changé : nous n’avons jamais été pour la fin de la sécu, nous ne nous revendiquons pas ultra-libéraux, nous ne sommes pas proches de l’extrême droite non plus. On revendique la pérennité du système français et de la solidarité. En 2013, nous avons d’ailleurs fait scission sur le plan juridique avec les "pigeons".
Tout ce qu’on dit, c’est qu’on accepte tout le monde. Le but affiché est de sortir premier aux élections, et c’est pour ça qu’on fait peur. On vise les non-syndiqués pour nettoyer les écuries d’Augias !

WUD. Le prochain coup de gueule, en exclu ?

JM. Un sujet va arriver en force, et on est d’ailleurs déjà sur la brèche : les retraites. Les autres syndicats vont communiquer aussi. Une réforme est nécessaire et urgente, mais nous n’accepterons pas de paternalisme d’État ni de décisions prises sans négociations. C’est un sujet qui peut faire exploser les libéraux !

Retrouvez la Consult' de Jérôme Marty (sept. 2017)

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