What’s up doc : Avant d’évoquer le congrès de la SoFraSimS, parlez-moi de votre parcours ?
Rémy Collomp : Je suis pharmacien hospitalier au CHU de Nice. J’ai découvert la simulation il y a 10 ans. J’ai toujours été attiré par la pédagogie, l’apprentissage. Et quand la SoFraSimS s’est créée, l’idée d’une société savante en simulation me plaisait et j’ai été volontaire pour représenter la formation hospitalière au sein de son conseil d’administration.
Quels sont les objectifs de la SoFraSimS ?
RC. : Nous travaillons sur la simulation en santé, c’est une société savante interprofessionnelle : médecins, chirurgiens, dentistes, sage femmes, pharmaciens, infirmiers... Nous agissons en étroite collaboration avec la HAS. C’est elle qui édite les bonnes pratiques, mais les membres du groupe de travail sur la simulation font majoritairement partie de la SoFraSimS.
En tant que société savante nous avons deux objectifs : la formation avec les congrès, l’élaboration de recommandations sur par exemple, comment écrire des scénarios de simulation, comment travailler avec les patients simulés… Nous diffusons aussi des webinaires. Et notre deuxième mission est la labellisation des centres de simulation, grâce à une grille que nous avons élaborée. Nous sommes missionnés par la HAS pour évaluer les centres de simulation et améliorer le système de qualité de ces centres.
« On s’entraîne avant de faire des gestes invasifs, mais aussi pour savoir annoncer une maladie »
La plupart des centres de simulation sont au sein de CHU ?
RC. : Les centres de simulation sont voués à la formation initiale, donc ils sont essentiellement dans les facs de médecine. Même si, de plus en plus, ces centres sont partagés en interprofessionnels dans le cadre de campus santé.
En quoi est-ce utile de développer la simulation en santé ?
RC. : Il y a deux gros principes dans la simulation : le côté éthique, jamais la première fois sur le patient. Donc on s’entraine avant de faire des gestes invasifs, mais aussi pour savoir annoncer une maladie, on apprend à communiquer avec le patient.
Deuxième volet, la simulation demande une participation active, un jeu de rôle, donc on est très loin de l’amphi où l’on apprend de manière un peu passive. C’est très efficace, en termes d’acquisition des connaissances, et ça dure dans le temps. Le seul frein c’est que ça en peut être que des petites salles, et des petites promos, pour que ce soit justement très interactif.
Après l’apprentissage, la simulation permet aussi de valider, comme dans le cadre des ECOS (examens cliniques objectifs structurés), dans les épreuves des internes (dans le cadre des EDN qui remplacent les ECN), avec des entretiens structurés, quasiment en vie réelle avec des cas cliniques. L’étudiant est confronté au cas, il a 10 min pour proposer le diagnostic, le traitement…
Faut-il beaucoup de matériels ?
RC. : Pour faire de la simulation, il y a la partie technique, tout ce qui est mannequin, tout ce qui est jeu de rôle avec le patient standardisé, et bien sûr tout ce qui est numérique, serious game, réalité virtuelle, réalité 360. Donc les facultés de médecine ont un budget pour ça.
« À Nice, du 1er au 3 juin, nous avons mis l’accent sur des ateliers très pratiques »
Est-ce que la SoFraSimS labellise les protocoles avant qu’ils soient répandus dans les facs ?
RC. : Côté fac, les simulations sont validées par les profs de médecine qui élaborent leurs scénarios d’ECOS. La SoFraSimS donne plutôt des recommandations sur comment élaborer un bon scénario. Les conseils sur comment faire, quels sont les techniques, que faut-il éviter… Cela fait partie de l’information qu’on donne.
Parlons du congrès du 1er au 3 juin à Nice, à qui s’adresse-t-il ?
RC. : On attend entre 300 et 400 personnes. C’est un congrès pour les professionnels de santé. Les participants sont essentiellement hospitaliers, ainsi que quelques libéraux. Des médecins, des paramédicaux et des cadres pédagogiques viennent pour la formation et les retours d’expérience. Il y aura 16 ateliers en tout, qui sont vraiment dédiés à pratiquer soi-même, pour échanger, c’est très interactif. Il y aura aussi quelques conférences plénières pour les fondamentaux.
Acquisition de connaissances et retours d’expérience sont les deux volontés de ce congrès, avec un côté convivial avec par exemple un grand escape-game prévu le vendredi soir.
Qui sont les exposants ?
RC. : Nous avons deux types de partenariats. Une vingtaine de partenariats académiques, l’Académie nationale de médecine, la HAS, les doyens de médecine, des sociétés savantes, etc. Et les partenariats industriels, les fournisseurs, les acteurs de réalité virtuelle, les fabricants de mannequins, de matériel, l’univers digital, l’impression 3D…
https://www.whatsupdoc-lemag.fr/video/classement-des-chu-comment-angers-gagne-10-places-en-10-ans
Un congrès réussi de la Sofrasims pour vous, c’est quoi ?
RC. : Le but cette année, c’est que les ateliers soient très concrets. Que chaque intervenant fournisse un livrable, et qu’en quittant l’atelier on reparte avec une check-list : comment faire ? Quels sont les biais ? Les leviers ? L’idée c’est de faciliter, de diffuser, de partager, échanger les scénarios, les bonnes pratiques, les retours d’expérience, le partage de documents, de supports…
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