Devenir formateur en simulation, ca ne s’invente pas !

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Après de longues études pour apprendre à bien jouer au docteur, certains veulent apprendre à jouer à la maîtresse… en simulation ! Il existe de plus en plus de formations pour enseigner la simu en santé, des longues (les DU ou DIU), et des courtes, avec des programmes aussi variés qu’un menu gastronomique. Petit tour d’horizon pour s’y retrouver…

Devenir formateur en simulation, ca ne s’invente pas !

Face à l’explosion d’enthousiasme pour la simulation et à la multiplication des centres universitaires ou privés l’utilisant, la HAS avait publié en décembre 2012 un Guide de bonnes pratiques en matière de simulation en santé. Ce document faisait était d’un « manque d’harmonisation des pratiques », et d’une « nécessité absolue d’encadrer les pratiques avec des règles bien définies ».

Mais pour ce qui relevait de la formation des encadrants, peu de choses étaient définies. « Le formateur est détenteur d’un diplôme de pédagogie appliquée à la simulation, ou compétences équivalentes reconnues par la direction du centre de simulation », pouvait-on lire dans le guide de la HAS. Il faut dire qu’à l’époque il n’y avait pas pléthore de formations disponibles…

Une multiplication des DU/DIU

Retour en arrière : le premier DU de formateur en simulation, à l’université Paris-Descartes, date de 2008. Son créateur et coordinateur, le Dr François Lecomte, est médecin urgentiste à Cochin. En huit ans, dix autres DU/ DIU ont vu le jour : Amiens, Tours-Angers-Caen, Dijon, Lyon, Montpellier-Nîmes, Nice, Toulouse, Brest, Lille et Strasbourg. Un DU est également en voie de création à Rennes.

Les DU de formateur en simulation comprennent en moyenne trois semaines de cours, soit une centaine d’heures, avec en général une partie pratique, sous forme de stage souvent, qui peut représenter la moitié des heures de formation, comme à Nice (80 heures de stage et 80 heures de cours). La plupart des DU proposent aux personnes formées des mises en situation de simulation. Certains demandent en plus la rédaction d’un mémoire, portant sur la pédagogie, la recherche ou la création d'une structure de simulation par exemple. Le coût d’un DU est très variable, notamment selon le statut – formation initiale ou continue – et le mode de financement – personnel ou par un tiers. Par exemple, à Montpellier, il varie de 500 € (formation initiale) à 2 800 € (formation continue financée par un tiers).

François Lecomte fait partie d’un groupe de travail de la Société francophone de simulation en santé (Sofrasims) qui recense les formations existantes. Son bilan : « Aujourd’hui il existe une relative homogénéité dans les programmes des DU ». Mais chaque DU a ses caractéristiques : axé sur la pédagogie active à Amiens, sur l’aspect cognitif de l’apprentissage à Dijon, ou sur la pédiatrie à Tours-Angers-Caen.

L’option « formations courtes »

Les formations courtes sont nombreuses et proposent des programmes très différents. Certaines sont dispensées par des universités, d’autres par des structures publiques ou privées : CESU 73, Croix-Rouge Rhône-Alpes, Laerdal, Medesim, iLumens… Ces formations durent de un à cinq jours et leur coût est variable, mais souvent supérieur à 1000 €.

Comment choisir entre formation courte et DU ? En premier lieu, selon sa propre expérience de la simulation et selon ses objectifs. Une formation courte sensibilise à l’utilisation de la simulation dans l’enseignement et donne des points de repère, mais ne permet pas d’approfondir toutes les thématiques.

« Un jeune formateur qui intègre un centre déjà fonctionnel pourra commencer par une formation courte, il sera opérationnel rapidement », résume François Lecomte. « De même, si le formateur veut centrer ses connaissances sur le débriefing, une formation courte peut suffire. Mais s’il désire être autonome dans un projet avec investissement financier, gestion de ressources humaines et matérielles, travail de recherche… alors le DU est nécessaire. »

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