Il faut sauver le soldat Ramzy

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Critique de "Terminal Sud", de Rabah Ameur-Zaïmeche (sortie le 20 novembre 2019).

Il faut sauver le soldat Ramzy
Dans un pays du Maghreb qui sombre peu à peu dans les années de plomb, un médecin tente de rester lui-même. Mais survivre signifie souvent trahir ses valeurs, surtout dans un monde qui n'en a plus. Un film qui aurait pu être fort mais qui est hélas totalement raté...

Qu'y a-t-il à sauver dans "Terminal Sud", film effectivement terminal mais si peu en phase? On cherche en vain, et à regret, car le sujet méritait mieux. À l'âpreté des premières minutes succèdent de longues séquences totalement évidées. Scènes mal écrites, acteurs surjouant le non jeu, absence de mise en scène, lenteurs non justifiées, tout fleure l'ambition naturaliste sans que jamais l'on n'y parvienne. C'est un terrible sentiment que de se sentir intégralement laissé de côté, dans chaque scène, de chaque instant. Ce n'est pas pour rien que l'un des principaux objectifs de la mise en scène est d'instaurer une ambiance. Et c'est désastreux quand c'est un échec. Ce qui est insoutenable, c'est par exemple d'assister à une scène de torture en n'y croyant pas une seule seconde. La souffrance n'est ni jouée ni - fort heureusement - vécue: elle est imprimée, aplanie, avec gêne et sans conviction. Léthargique.

On ne voit jamais réellement où le réalisateur veut en venir. Pourquoi choisir ce médecin comme symbole de la société civile ? Pourquoi refuser si obstinément d'en faire un personnage, au sens scénaristique du terme? Sans réelle histoire, sans consistance, il erre dans le film un peu hagard. Comme nous au final. C'est sans doute un parti pris, mais il n'a pas pris....

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