Grève des hospitalo-universitaires : les étudiants n'ont pas à s'inquiéter pour les ECOS, d'après le ministère

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À une semaine des examens cliniques oraux et structurés (ECOS), dernière étape du concours de l’internat, les étudiants en médecine redoutent de voir la grève des hospitalo-universitaires perturber la bonne tenue de leurs épreuves. Du côté du ministère, on assure que les ECOS auront bien lieu, et dans « les meilleures conditions possibles »

 

Grève des hospitalo-universitaires : les étudiants n'ont pas à s'inquiéter pour les ECOS, d'après le ministère

© Midjourney x What's up Doc

« Il est inadmissible de prendre en otages les étudiants à des fins politiques », s’est indignée l’association nationale des étudiants en médecine de France (ANEMF), dans un communiqué paru mardi

Ils protestent contre le préavis de grève lancé par le syndicat des hospitalo-universitaires (SHU), en réponse à la réforme de leur régime de retraite, prévue dans la loi Valletoux de décembre 2023. 

Le problème, c’est que cette grève intervient au même moment que la tenue des ECOS la semaine prochaine, et que « les potentiels grévistes composent les jurys d’examen », explique Jérémy Darenne, président de l’ANEMF.

Une grève d’ampleur pourrait donc perturber ces épreuves cruciales – comptant pour 30% de la note globale – voire « tout simplement les annuler ». Une source d’inquiétude supplémentaire pour cette première promotion à se frotter aux ECOS, grande nouveauté de la réforme du second cycle

« Les ECOS auront bien lieu » 

À l’origine de la grève, la réforme du régime de retraite des personnels hospitalo-universitaires qui doit entrer en vigueur en septembre.

Elle prévoit notamment de rattacher les HU à l’Ircantec, une caisse de retraite complémentaire pour les fonctionnaires, de manière à intégrer leur activité hospitalière dans le calcul de leur retraite, ce qui n’était pas le cas jusqu’ici. 

Mais pour le SHU, cette réforme constitue une « dégradation » du statut hospitalo-universitaire, qui va entraîner une baisse de salaire, « notamment pour les plus jeunes », dans une profession déjà marquée par une crise d’attractivité. 

Concernant la tenue des épreuves, on se veut rassurant du côté des deux ministères de tutelle : « les étudiants en médecine vont passer les ECOS », promet au micro de What’s up Doc Sylvie Retailleau, ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche. 

Elle appelle les futurs internes à se concentrer sur leurs dernières révisions et ne pas s’inquiéter « des choses qu’ils ne peuvent pas contrôler »

Même son de cloche du côté du ministre délégué à la Santé, Frédéric Valletoux, qui assure que « tout sera fait au niveau organisationnel pour que ces examens se déroulent dans les meilleures conditions possibles »

Une manœuvre à court terme 

« Ce ne sont que des paroles, nous n’avons aucune garantie concrète », réagit Jérémy Darenne de l'ANEMF.

Pour les étudiants, il est d’autant plus difficile de se projeter que le nombre de grévistes potentiels est très disparate selon les villes. Mais pour le président de l'ANEMF, « il suffit d’une université particulièrement mobilisée » pour déstabiliser la bonne tenue des ECOS dans toutes les autres. 

« Certaines des revendications du SHU sont légitimes », pour les représentants étudiants, qui soulignent l’importance de la valorisation du statut de HU ; « mais ce n’est pas une raison pour nous pénaliser », proteste Jérémy Darenne. 

Lui dénonce une manœuvre à court-terme, en vue des prochaines élections syndicales, le SHU étant « un syndicat minoritaire qui n’est pas ordinairement mobilisé sur de telles questions ».

L’ANEMF propose enfin de couper la poire en deux : « les examinateurs grévistes pourraient par exemple assurer leur rôle tout en portant un brassard » de manière à clamer leurs revendications sans « pénaliser » les candidats. 

https://www.whatsupdoc-lemag.fr/video/les-ecos-bonne-ou-mauvaise-idee-les-etudiants-reagissent

Alors après une année d'incertitudes, marquée par l'entrée en vigueur du nouveau concours, les futurs internes vont-ils pâtir de ce qu'ils estiment être « bras de fer politique » ? Pas pour la ministre de l'Enseignement, qui leur « donne rendez-vous mardi ».

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