Fondapro, en route vers plus d’écoute des soignants

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Tendre la main et l’oreille aux soignants éprouvés par la crise sanitaire. En mai dernier, la Fondation Fondapro s’est lancée dans un tour de France des établissements de santé.

Fondapro, en route vers plus d’écoute des soignants

La Fondation Fondapro se met en route. Depuis le 25 mai dernier, cette structure soutenue par l’assurance spécialisée Branchet sillonne la France à la rencontre des soignants. Son objectif ? Recueillir des témoignages de terrain afin de proposer des solutions concrètes qui viendront alimenter le débat public post-crise sanitaire.

Cela fait depuis cinq ans maintenant que la fondation s’engage pour la sécurité des patients. Une mission d’importance qui passe forcément par l’écoute de leurs professionnels de santé. « Nous essayons d’être une liaison entre les médecins et leurs patients », explique le Président de l’association, le chirurgien-gynécologue Antoine Watrelot.

Après Meylan le 1er juin, le bus Fondapro a donc pris la direction de Bourg-en-Bresse (01) et bientôt celle de Roussillon (38) ou encore de Brive-la-Gaillarde (19). « Le bus répond aux demandes des établissements », précise Philippe Auzimour, directeur général du cabinet Branchet. Un programme chargé, ouvert au privé comme au public, qui s’étoffe de jour en jour afin de multiplier les tables rondes et entretiens individuels. « Du brancardier aux cadres en passant par les médecins, toutes les strates d’un établissement sont écoutées, explique Antoine Watrelot. Ils viennent nous faire part de leur vécu de la crise, et parfois nous adresser leurs propositions. »

Manque de matériels de protection, déprogrammations arbitraires, problèmes organisationnels… Il faut dire que le terrain en a vu de toutes les couleurs depuis le début de la crise sanitaire. Un arc-en-ciel qui ressort déjà des premiers échanges que Fondapro a eu avec les professionnels de santé. « On a vécu dans le flou, sans ligne directrice, avec les moyens du bord », confie une Ibode. Et une autre infirmière d’ajouter : « Lorsque on a eu du matériel, nous ne savions pas l’utiliser faute de formation ». Du côté des chirurgiens, ce sont les annulations en série qui ont pesé. « Au premier confinement, on n’a rien su. On a tout fermé, tout annulé, et puis quoi ? », confie l’un d’entre eux. Et un de ses confrères de renchérir : « Les déprogrammations, les patients les comprennent. Allez par contre leur expliquer que la reprogrammation va prendre des mois… »

Des discussions à coeur ouvert qui seront restituées sous la forme d’un livre blanc écrit en partenariat avec Avenir Spé-Le Bloc. « L’objectif du livre blanc est de proposer des solutions concrètes pour éviter à l’avenir les erreurs qui coûtent cher sur le plan économique, social et sanitaire », explique l’économiste Frédéric Bizard, qui rejoindra les rangs d’un comité scientifique chargé de restituer les propositions de manière pragmatique. « Plus de 100 000 morts, plus de 200 médecins libéraux décédés… Nos propositions ne seront pas exhaustives. Elles seront faites pour alimenter un débat qui devra nécessairement avoir lieu », explique Philippe Cuq, président de Avenir spé – Le Bloc. Cela, en vu notamment de la prochaine présidentielle.

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