Élections aux URPS : Pour améliorer le quotidien des médecins, la FMF ratisse large

Article Article

Les élections aux URPS, c’est pour bientôt ! Pour vous aider à y voir plus clair, What’s Up Doc se plonge dans les programmes des candidats. Et on commence par celui de la Fédération des Médecins de France.

Élections aux URPS : Pour améliorer le quotidien des médecins, la FMF ratisse large

Tic, tac, tic tac… Les élections aux URPS approchent à grands pas. Cinq ans après les dernières élections, les professionnels de santé libéraux sont appelés (en ligne) aux urnes du 31 mars au 7 avril. Un scrutin crucial dont l’objectif est d’élire ceux qui vous représenteront auprès des Agences Régionales de Santé. « La FMF s’engage pour les médecins et pour construire l’avenir de la médecine libérale », a clamé Corinne Le Sauder, présidente de la FMF, qui a présenté le programme de son syndicat lors d’une conférence de presse le 10 mars dernier.

« On veut une rénovation de la médecine de ville autant qu’à l’Hôpital »

« On veut une rénovation de la médecine de ville autant qu’à l’Hôpital », débute la Présidente qui rappelle que 19 milliards ont été donnés à l’hôpital. « Et rien pour la médecine de ville alors qu’on est une médecine à deux jambes », insiste-t-elle.

Une injustice que son syndicat entend corriger en s’attaquant notamment à la problématique épineuse des actes médicaux. À commencer par militer pour la revalorisation de l’acte de base C au niveau européen et de la visite. « On peut parler du revenu moyen horaire qui est à peu près de 200 euros/brut », rappelle Corinne Le Sauder.

Une proposition claire accompagnée d’une seconde. Celle de mettre en place trois niveaux de consultations cliniques ou de visite « en fonction de la complexité du travail et du temps nécessaire » afin de simplifier la nomenclature qui regorge d’actes médicaux non réévalués depuis des années. Au programme :

  • Une consultation de niveau 1. Comprendre, une « consultation non complexe et un seul motif ». « Tarif supérieur à TCG actuel qui est le tarif minimum », précise sobrement le syndicat dans son communiqué de presse
  • Une consultation de niveau 2 ; c’est-à-dire les consultations pour motifs multiples
  • Une consultation de niveau 3 ; une catégorie qui prend en compte toutes les consultations spécifiques ou complexes. « Patient en situation de handicap, consultation d’annonce, consultation avec nécessité de coordination, consultation de prévention », énumère la FMF.

Deux idées fortes suivies d’une ribambelle d’actions à mener. « Permettre le cumul des actes à taux plein, permettre de citer un acte NGAP et un acte technique de la CCAM dans le même temps, réviser régulièrement la CCAM avec participation de la profession, autoriser un espace contrôlé de liberté tarifaire pour tous, majorer le montant de soins non programmés, même pour ses propres patients », énumère le syndicat. Et d’argumenter : « Cela permettra aux médecins d’avoir la capacité de prendre en charge d’une façon bien meilleure ».

Grand chambardement dans les forfaits

Autre levier à actionner pour parvenir à cet objectif : repenser les forfaits. « La FMF a toujours critiqué la ROSP qui serait une rémunération sur objectif de Santé Publique, s’insurge Corinne Le Sauder. Cela ne représente plus rien qu’un forfait fixe bloquant la revalorisation de l’acte de base ». Et d’argumenter : « La ROSP est discriminatoire car ne touche pas toute les spécialités ».

Une conviction qui pousse le syndicat a réclamer la suppression pure et simple de la rémunération sur objectifs de santé publique mis en place en 2012. « On demande que la somme soit mise sur le tarif de l’acte de base qui serait majoré pour TOUS les médecins. Cela supprimera la discrimination entre les médecins qui peuvent toucher ce forfait et les autres », insiste le syndicat qui évoque un « recyclage ».

Une mesure qui s’accompagne d’une autre puisque la FMF propose de créer un « forfait structure ». « Pour permettre d’avoir du personnel, des lieux de travail et du matériel optimaux pour un service médical maximal pour les patients », indique la FMF.

« Un médecin qui est bien dans sa peau est un médecin qui soigne bien ses patients »

Outre repenser rémunération et organisation du temps de travail, la FMF s’attaque également à revaloriser le bien-être des médecins. « Un médecin qui est bien dans sa peau est un médecin qui soigne bien ses patients », argumente la FMF. Et Corinne Le Sauder d’ajouter : « La FMF depuis des lustres s’est toujours battue pour la protection sociale des médecins ».

Un combat qui passe notamment par la prise en compte de la parentalité des médecins. « On continue de se battre pour la maternité, la paternité et l’adoption.», assure la Présidente. Au programme donc :

  • simplification des démarches,
  • amélioration de la protection sociale ;
  • complément de prévoyance.

« Le forfait ne permet pas de pouvoir subvenir aux charges du cabinet ! Du coup, certaines femmes sont obligées d’emprunter pour avoir un enfant. Nous avons plus de 100 ans de retard », s’insurge Corinne Le Sauder, qui rappelle à qui veut bien l’entendre qu’elle est la tête du seul syndicat représentatif présidé par une femme.

Pour permettre aux médecins de pratiquer de manière apaisée, la FMF souhaite également engager des actions fortes pour leur état de santé. Physique, mental, et même sécurité sont passés au crible. « Nous souhaitons avoir un délai de carence de droit commun ! Et on souhaite que nos indemnités journalières soient en corrélation avec nos revenus ! On ne souhaite pas être salariés, mais on veut vivre comme tout le monde », débute la syndicaliste. Et de poursuivre : « Il faut également la possibilité d’un suivi des médecins par des confrères dans une filière dédiée. Il y a quatre fois plus de suicides chez les médecins que dans la population générale. ». Pour tendre vers plus de sécurité, la FMF souhaite donc que le burn-out soit reconnu comme un risque inhérent à l’exercice des médecins. Une proposition qu’elle formule également pour les agressions ou encore les décès liés au Covid.

Une liste de propositions non-exhaustive à laquelle s’ajoutent des mesures sur la formation, la fiscalité, les rapports à l’administration ou encore le développement des soins coordonnés initiés par ou pour les médecins de terrain... L'objectif de la fédération ? Mieux prendre en compte les besoins des médecins et leur donner plus de marge de manoeuvre afin de leur permettre d'exercer leur « art » sereinement. « Et ainsi, donner le maximum à nos patients », détaille la Présidente. 

 

Les gros dossiers

+ De gros dossiers