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Nous en parlions la semaine dernière, le très célèbre musée Dupuytren fermera ses portes le 25 mars. What’s up Doc est donc parti dire au revoir aux pièces du bâtiment des Cordeliers.
S’il y a bien une chose que l’annonce de la fermeture du musée d'anatomo-pathologie le plus célèbre de Paris a provoqué, c’est un regain d’intérêt certain.
Tranchant avec l’habituel silence monacal du lieu, ces dernières semaines ont vu affluer des centaines de visiteurs, amateurs, étudiants ou chercheurs, prêts à attendre parfois plus d’une heure et demi dans le froid pour accéder aux précieuses collections. Une affluence certes déroutante, mais qui semble ravir les gardiens du temple, enchantés de raconter l'histoire du musée, d'en décrire les céroplasties de Pinson, l'étonnante histoire de ces foetus siamois conservé en bocal, ou encore ces modèles de globes oculaires dont se servaient les chirurgiens comme modèles.
Files d'attentes
C’est avec malice et passion que Patrick Conan, conservateur adjoint, retrace le parcours du lieu et de ses collections. Un récit que l’on savoure pleinement quand on pense à la fermeture prochaine du lieu. Une imminence qui a failli nécessiter l'intervention de vigiles pour canaliser le flux des files d'attentes. Du jamais vu devant le musée Dupuytren.
Et si vous soufflez déjà en pensant que cette absence de forces de l’ordre vous permettrait de filouter en vous glissant discrètement entre deux parisiens frigorifiés, sachez que ce ne sera pas chose aisée. Des malandrins sont morts ici pour moins que ça. Qu’on se le dise, en plus d’avoir fait du chemin, certains arrivants ont posé des demi-journées pour pouvoir accéder à ce temple de l’histoire de la médecine, nous précise le personnel du musée. Et ils ont bien l’intention de défendre chèrement leur place. En effet, si l’afflux a augmenté sensiblement, les horaires de visite eux restent inchangés : du lundi au vendredi de 14 à 17h (et dernière visite 16h30 !)
Le charme de l'ancien
Mais rassurez-vous, l'attente n'est pas vaine. Si les collections valent indubitablement le détour, l’architecture de l’endroit n’est pas en reste. Belles fenêtres arrondies, bibliothèques en bois et vieux livres aux reliures dorés, le musée est une pièce de collection à lui seul. Une patine savamment entretenue qui contribue à l’ambiance générale de recueillement. Oui mais. Son charme ancien est aussi la cause officielle de sa fermeture. Jugé vétuste par l’administration universitaire, le musée n’accueillera bientôt plus que les chercheurs et les étudiants. Et encore.
Pourtant, en voyant ces superbes céroplasties de Jean-Martin Charcot, les bocaux contenant des embryons humains remarquablement conservés, et les fragiles ossements, on ne peut s’empêcher de penser avec tristesse à tout ce que carabins, médecins accomplis, ou simples Parisiens perdront dans un peu moins de deux semaines. Et on ne peut s’empêcher de penser que s’ils observent le déroulement des choses, Guillaume Dupuytren, Mattéo Orfila, André-Pierre Pinson, François Chaussier et tous les autres doivent se retourner dans leur tombe.
crédit image : Ollografik sur Flickr
Source:
Johana Hallmann