Une première version du décret, publiée mi-décembre, avait été très critiquée par les organisations de sage-femmes car elle prévoyait des conditions d'exercice "restrictives", allant bien au-delà des garde-fous aujourd'hui exigés lorsque le geste est effectué par un gynécologue ou un médecin généraliste.
Le décret de décembre requerrait la présence simultanée dans l'établissement d'un médecin spécialiste en orthogénie, d'un gynécologue-obstétricien, d'un anesthésiste et d'un plateau d'embolisation (pour gérer des complications rarissimes), des conditions auxquelles répondent seulement les grandes maternités, notamment celles des CHU.
Ces conditions allaient aussi au-delà de celles exigées pour les accouchements, pourtant plus à risque selon les professionnelles.
Les sage-femmes et des associations de lutte pour les droits des femmes avaient rapidement dénoncé un texte "contre-productif", allant "à l'encontre de ses objectifs", puisqu'il ne permettait pas de développer l'accès à l'avortement dans les déserts médicaux.
Frédéric Valletoux : « Les sage-femmes n’ont pas besoin d’un médecin qui, au-dessus de leur épaule, vérifierait ce qu'elles feraient »
Le nouveau décret supprime ces conditions restrictives. Il "définit de nouvelles conditions de formation des professionnels et des conditions d’organisation plus simples", précise le ministère délégué à la Santé dans un communiqué.
"Les modalités de prise en charge ainsi que la procédure en cas de complications seront désormais identiques quel que soit le professionnel réalisant l'acte d’IVG instrumentale, reconnaissant par là même pleinement le rôle et l'expertise des sage-femmes", poursuit-il.
"A partir du moment où elles le font dans un établissement qui a l'autorisation de ce type d'acte, il n'y a pas besoin d'avoir, à côté d'elles, un médecin qui, au-dessus de leur épaule, vérifierait ce qu'elles feraient", a estimé mercredi Frédéric Valletoux sur France Inter.
Cette mesure va "faciliter l'accès" à l'avortement, alors que les IVG instrumentales représentent environ "20% des IVG pratiquées" en France, a-t-il ajouté.
Les sage-femmes pouvaient déjà, depuis 2016, pratiquer l'IVG médicamenteuse.
Avec AFP