Crise aux urgences du Havre, les syndicats sonnent l'alarme !

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La direction de l'hôpital Jacques Monod du Havre a été alertée mardi par les syndicats d'un "danger grave et imminent" en réaction à l'engorgement du service des urgences, a-t-on appris mercredi de source syndicale.

Crise aux urgences du Havre, les syndicats sonnent l'alarme !

© Midjourney x What's up Doc

"Une fois de plus les urgences adultes du groupe hospitalier du Havre (GHH) à Jacques Monod sont débordées et engorgées", ont alerté les syndicats CGT et SUD dans un message à la presse.

Selon ce texte, infirmiers, aide-soignants, agent des Services Hospitaliers, médecins, internes, secrétaires et cadres de proximité n'en "peuvent plus" de travailler et d'accueillir les patients "dans de telles conditions".

La constatation du "danger grave et imminent" donne un droit d'alerte ou de retrait, si ce danger "porte une atteinte sérieuse à l’intégrité physique ou morale du travailleur dans un proche délai".

Selon Jennifer Dumont Bouder, co-secrétaire du syndicat CGT au GHH, "33 patients attendaient dans les couloirs" des urgences sur des brancards mardi, dans un service qui subit "des prises en charge très compliquées depuis plusieurs mois".

"L'engorgement des couloirs pose des difficultés en matière d'intimité des soins", a-t-elle ajouté.

"Débordés par la situation", certains membres du personnel avaient décidé le 7 février de rendre visible leur "colère" par la pose de banderoles et le port d'un brassard noir.

Le directeur général de l'hôpital leur a proposé une rencontre sans les organisations syndicales, une proposition refusée.

Des chiffres contestés mais des facteurs confirmés par la direction

"Les causes du mal sont multiples", selon Jennifer Dumont Bouder de la CGT, qui cite notamment "les déserts médicaux" sur le bassin havrais, un service trop exigu, "le manque de médecins" aux urgences ou encore "l'afflux de patients suite à la fermeture des urgences dans les établissements privés du secteur".

Des facteurs confirmés par Pauline Richoux, directrice adjointe de l'établissement, qui conteste cependant les chiffres des syndicats et a compté "19 patients en attente de lit" mardi matin, une situation selon elle "pour l'essentiel résorbée" mardi soir.

Une cellule de crise a permis "d'ouvrir 8 lits supplémentaires dans les services", faisant suite à "l'ouverture de 26 lits depuis le début du mois de janvier" à effectifs constants, a détaillé la directrice adjointe, qui précise avoir "bien conscience des difficultés".

Mercredi après-midi, le site internet du GHH conseillait toujours "d'appeler avant de se déplacer", en raison d'une "forte saturation des urgences adultes".

https://www.whatsupdoc-lemag.fr/article/une-infirmiere-se-suicide-lhopital-du-havre-lhopital-na-commis-aucun-manquement-en-matiere

Edouard Philippe, maire du Havre et président du conseil de surveillance du GHH n'était pas joignable mercredi, selon son équipe.

Avec AFP

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