Dans ce monde d’incertitudes, il est malheureusement un fait que l’on peut tenir pour avéré, voire inéluctable : les déserts médicaux sont là, et ils ne vont pas, tel un mirage dans les BD d’Hergé, s’évaporer en un claquement de doigts. Mais cela ne veut pas dire qu’on ne doit pas chercher à atténuer le sort des habitants qui y vivent, et des soignants qui y travaillent. Et pour cela, il vaut mieux se départir de quelques clichés. C’est en tout cas l’ambition du dernier épisode du podcast Aux bons soins, et celle de son invité : Olivier Babinet, expert à l’Agence nationale d’appui à la performance (Anap).
Avec ce spécialiste du sujet*, on est loin de la résignation d’un François Mitterrand qui, en 1993, estimait qu’on avait « tout essayé » contre le chômage. Notre invité met en effet un point d’honneur à promouvoir les solutions qui lui semblent les plus prometteuses à court terme, sans attendre une lointaine et hypothétique embellie démographique : simplification des protocoles de coopération, investissement massif dans les Maisons de santé pluriprofessionnelles (MSP), traque aux tâches inutile qui submergent les médecins… Et en véritable Touareg habitué aux rudesses du désert, il n’évite pas les questions actuellement explosives que sont les Infirmiers en pratique avancée (IPA) ou la liberté d’installation.
Mais l’originalité du regard d’Olivier Babinet ne se résume pas à son relatif optimisme sur cette question habituellement teintée de morosité. Résolument combattif, il entend aussi dénicher les déserts médicaux là où on n’a pas forcément l’habitude de les chercher. Car il le martèle : les territoires ruraux ou les Quartiers en politique de la ville (QPV) ne sont pas les seuls à souffrir d’un déséquilibre entre offre et demande de soins. Il convient donc selon lui de dépasser la simple question géographique, et de contrer les déserts médicaux en santé scolaire, dans les Ehpads… Pour en savoir plus sur cette nouvelle approche des déserts, ça se passe dans votre casque !