Après Orpéa, Korian, les actions collectives se préparent contre les Ehpad pour homicide involontaire, violence par négligence…

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Me Sarah Saldmann, avocate, a reçu "plusieurs dizaines" de témoignages sur des soupçons de maltraitance dans les Ehpad du groupe privé Korian et envisage de préparer une action collective conjointe contre lui, comme contre Orpea, a-t-elle déclaré lundi à l'AFP.

Après Orpéa, Korian, les actions collectives se préparent contre les Ehpad pour homicide involontaire, violence par négligence…

Indiquant avoir été contactée par quelque 150 familles qui ont émis le souhait de se joindre à l'action collective qu'elle prépare contre Orpea, l'avocate dit être submergée d'appels, mails et courrier postal, contacts sur les réseaux sociaux visant des Ehpad, privés ou publics, principalement Orpea, Korian et aussi, dans une moindre mesure, DomusVi, un autre groupe privé commercial d'Ehpad.

Elle indique avoir été contactée également par de nombreux salariés d'Orpea et Korian, qui témoignent que "ce que disent les familles est vrai", même si elle ne compte pas les représenter, a-t-elle dit.

"Il faut examiner chaque dossier, mais les chefs d'infractions sont non-assistance à personne en danger, homicide involontaire, mise en danger délibérée de la vie d'autrui et violence par négligence, sachant que c'est individualisé pour chaque dossier", indique l'avocate. Elle prévoit de lancer ces procédures en mars contre Orpea et en avril contre Korian.

"Chaque plaignant est autonome dans sa plainte". Mais en déposant les dossiers ensemble, les plaignants entendent "faire poids" contre Korian, qui "intimide" certaines familles.

"Je reçois beaucoup de mails illustrés de photos on ne peut plus explicites, j'ai des enregistrements, des plaintes que (les proches des résidents) ont déjà déposées, des compte-rendus d'hospitalisation quand ils ont mis ensuite leurs proches ailleurs. Les personnes me les envoient spontanément, avant même que je leur demande des éléments pour le dossier", ajoute-t-elle.

"Depuis ce matin, cela commence à émerger, j'ai reçu une dizaine d'appels concernant le groupe DomusVi", précise-t-elle.

"Les faits ne datent pas d'aujourd'hui mais les gens se disaient ‘je suis tout seul’, ‘je suis tombé sur la mauvaise Ehpad’, ‘j’ai mal choisi’", indique l'avocate.

Le livre-enquête Les Fossoyeurs du journaliste indépendant Victor Castanet, publié fin janvier et consacré au géant des maisons de retraite Orpea, a causé une déflagration en décrivant un système où les soins d'hygiène, la prise en charge médicale, voire les repas des résidents sont "rationnés" pour améliorer la rentabilité de l'entreprise, alors que les séjours sont facturés au prix fort.

Avec AFP

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